Afrique de l’Est : Les trafics du Khat commence à égaler la drogue dure en Occident avec un impact négatif sur la sécurité
Le khat ou miraa plante à feuilles, qui agissent comme un stimulant lors de la mastication, est devenu une drogue de classe C interdit au Royaume-Uni depuis le 25 Juin 2014 et aux Pays-Bas depuis le 4 Janvier 2013.
Selon le Conseil consultatif de l’abus de drogues de UK (ACMD), environ 2560 tonnes étaient importées au Royaume-Uni chaque année. Le Trésor national avait même des avantages en taxes sur le commerce du khat, soit environ 2.5 Million de livres sterling par an. Quant aux Pays-Bas l’importation était estimée entre 700 à 900 tonnes par an avec une valeur marchande de 14 à 20 millions d’euros.
Réseaux organisés de la criminalité avant l’interdiction
« Le Royaume-Uni était en passe de devenir une base arrière pour la criminalité organisée qui voulait faire passer le khat à d’autres pays où il est interdit et d’autres biens et produits illicites » disait le ministre de l’intérieur d’UK, Karen Bradley.
Déjà, avant l’interdiction les vendeurs ou réexportateurs du Khat avaient développé des réseaux bien organisés dans les pays occidentaux dont ce produit illicite était prohibé par la loi. Alors qu’une botte de khat de quelques grammes ne dépassait pas le 3 dollars US maximum à Londres, dans certains pays occidentaux la botte pouvait atteindre facilement le 25 dollars US. Les prix variaient de la sorte, autre le bénéfice du revendeur, c’est les frais de la mule, de la cache dans le pays de consommation et des distributeurs qui font grimper le prix à la revente en fonction de la sévérité des lois sur la drogue du pays de destination finale ou de passage de la mule.
Que ça soit à la vente à UK ou la revente dans un autre pays occidentale, le carton de 200 bottes de Khat rapportait un bénéfice de 2500 dollars US maximum.
Les réseaux organisés de la criminalité après Juin 2014
Déjà moins de 3 semaines après la mise en application de l’interdiction d’importation au Royaume-Uni, les trafics du khat a pris des proportions dangereuses et inquiétantes en Occident et en Afrique de l’Est.
Une botte de Khat de 100 g se vend sur le marché des pays occidentaux de 40 à 80 dollars US. Le samedi soir du 12 Juillet 2014, une cinquantaine de bottes arrivent à Genève et en quelque minute une trentaine de consommateurs se retrouvent sur le lieu de vente. Certains sont prêts à payer jusqu’à 100 dollars US le bouquet. La quantité ne suffit pas à la consommation du monde présent et c’est la bagarre avec des coups de poing et des bouteilles échangés.
« Selon les chiffres des douanes française, que s’est procuré Le Monde et qui devaient être publiés vendredi 1er mars, les saisies de khat ont explosé passant de 1,8 tonne en 2011 à 4,5 en 2012. Elles sont désormais comparables à celles de la cocaïne (4,6 t), mais restent loin derrière le cannabis (24 t). »
Il commence à réveiller des vieux démons en Afrique de l’Est.
Un carton de 200 bottes de Khats de 1.5 à 2 kg peut rapporter un bénéfice net de 9000 à 14.000 dollars US aujourd’hui, des gains qui commencent à faire des envies auprès des organisations criminels qui étaient en fonction dès lors à la Corne d’Afrique. Avant l’interdiction les fournisseurs étaient des commerçants ou producteurs kenyans ou éthiopiens qui alimentaient les marchés européens à travers les Pays-Bas et le Royaume-Uni, mais actuellement des chefs de guerre somaliens, des trafiquants de drogues, des ex pirates de mer et des officiers des forces armées s’intéressent de cette nouvelle manne d’argent et livrent leurs correspondants en Europe par des voies bien huileux qui serviront aussi, indubitablement, à d’autres trafics tels que le blanchiment d’argent, la drogue dure, les faux documents, etc…
Et même des employés des représentations diplomatiques des pays de l’Afrique de l’Est tâtent le terrain dans l’objectif de se faire des réseaux afin d’écouler leurs marchandises importés via la voie diplomatique.
Hassan Cher
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