Éthiopie/UA/Tigré : dans quel pays se tiendront les pourparlers entre la région de Tigré et le gouvernement d’Addis-Abeba ?

Les forces de la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, qui combattent le gouvernement fédéral depuis près de deux ans, ont publié ce dimanche 11 septembre 2022 qu’elles étaient prêtes à un cessez-le-feu et accepteraient un processus de paix dirigé par l’Union africaine.

D’après le communiqué précité, « Le gouvernement du Tigré a mis en place une équipe de négociation prête à être déployée sans délai. Cette équipe, qui comprend Getachew Reda — le porte-parole du TPLF et le général Tsadkan Gebretinsae, ont déjà reçu le mandat de représenter le gouvernement du Tigré dans les futures négociations. »

Le gouvernement fédéral éthiopien a déclaré en juin que l’Union africaine devrait faciliter les pourparlers de paix.

Le porte-parole du gouvernement éthiopien Legesse Tulu avait précédemment déclaré que le gouvernement fédéral était disposé à entamer des pourparlers sans condition préalable.

Les forces tigréennes sont en guerre contre le gouvernement fédéral éthiopien depuis novembre 2020. Les forces tigréennes ont accusé le Premier ministre Abiy Ahmed de centraliser le pouvoir au détriment des régions éthiopiennes.

Le conflit dans le nord de l’Éthiopie a déplacé des millions de personnes et en a tué des milliers. Les combats y ont repris le mois dernier, aout 2022, après un cessez-le-feu de plusieurs mois.

Hassan Cher

Traduction en français du communiqué de la région de Tigré :

« GOUVERNEMENT DU TIGRAT — BUREAU DES AFFAIRES EXTÉRIEURES

Réf : TEAO/PR612022 —Date : 11 Septembre 2022

La position du gouvernement du Tigré sur une résolution pacifique du conflit en cours.

Aujourd’hui, le 11 septembre 2022, les Éthiopiens à l’intérieur et à l’extérieur du pays célèbrent l’avènement du Nouvel An éthiopien. C’est le désir solennel du gouvernement de Tigré de voir les Éthiopiens en général et les habitants du Tigré en particulier de ne plus entendre le son de coups de feu, le blocus des services essentiels et de l’aide humanitaire, ainsi que la douleur et les souffrances qui y sont associées.

À cette fin, le gouvernement du Tigré est prêt à participer à un processus de paix solide sous les auspices de l’Union africaine (UA). De plus, nous avons été amenés à agir par une approbation immédiate et mutuellement convenue des hostilités afin de créer une atmosphère propice. En effet, le gouvernement du Tigré a appelé à plusieurs reprises à la résolution pacifique du conflit actuel et a œuvré à cette fin. Le respect de la cessation des hostilités en est un bon exemple.

Nous attendons un processus de paix crédible dirigé par l’UA. Ce processus de la paix comprendra également des médiateurs mutuellement acceptables ; des observateurs internationaux qui aideront les parties à établir une confiance mutuelle, à instaurer la confiance dans le processus de paix et à soutenir et superviser la mise en œuvre des engagements ; experts internationaux pour fournir les orientations et les conseils nécessaires sur l’intégrité du processus de paix. Nous sommes convaincus que seul un dialogue pacifique peut nous permettre de parvenir à une solution durable à ce conflit tragique.

Après une cessation des hostilités, la prochaine étape consiste à finaliser un cessez-le-feu global négocié et un dialogue politique inclusif pour résoudre les problèmes sous-jacents au conflit actuel.

Le gouvernement du Tigré a mis en place une équipe de négociation prête à être déployée sans délai. Cette équipe, qui comprend Getachew Reda — le porte-parole du TPLF et le général Tsadkan Gebretinsae, ont déjà reçu le mandat de représenter le gouvernement du Tigré dans les futures négociations.

Dans l’esprit de notre nouvelle année et d’un nouveau départ, mettons fin aux combats, donnons une chance à la paix et commençons sur la voie de la paix et de la prospérité. »