Djibouti/Éthiopie/Érythrée/CPI: Guelleh s’agite pour contribuer à une possible enquête de la CPI contre Isaias Afwerki.

Djibouti/Éthiopie/Érythrée/CPI: Guelleh s’agite pour contribuer à une possible enquête de la CPI contre Isaias Afwerki.

Ad

Hier.

En 2015, est arrivée à Djibouti une experte du Conseil des droits de l’homme de l’ONU accompagné de son équipe des collaborateurs. Cette mission de l’OHCHR avait résidé à l’hôtel Sheraton de Djibouti et avait pour tâche de préparer un rapport sur les victimes des droits de l’homme en Érythrée. La mission devait rencontrer les réfugiés érythréens vivant en République de Djibouti.

Les réfugiés érythréens vivant à Djibouti n’ont pas accepté de collaborer et la mission avait précipitamment quitté le pays.

Quelques mois après, c’est une nouvelle mission du Conseil des droits de l’homme de l’ONU conduite par un expert qui arrive à Djibouti. Ils installent dans un premier temps à Sheraton Hôtel et se déplacent quelques jours après à l’hôtel Alia.

Des ONG djiboutiennes ont aidé la mission onusienne à prendre contact avec les réfugiés érythréens vivant à Djibouti, mais l’état djiboutien avait aussi beaucoup contribué à la réussite de ce projet du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en influençant les réfugiés via ses contacts dans l’opposition érythréenne qu’Ismaël Omar Guelleh soutienne financièrement.

D’ailleurs, l’ambassadeur et Représentant permanent de Djibouti auprès des Nations Unies à New York, feu Roble Olhaye, s’était déplacé à Djibouti et faisait le va-et-vient entre l’hôtel Alia et la présidence de Djibouti pendant toute la période dont la mission onusienne était à Djibouti pour collecter les témoignages des réfugiés érythréens.

(Le Conseil des droits de l’homme est un organe intergouvernemental du système des Nations Unies, composé des États qui ont la responsabilité de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme autour du globe.)

Aujourd’hui.

Depuis le début d’aout 2022, les ambassades de Djibouti à New York et à Nairobi ont pris contact avec des membres de l’opposition érythréens en exile afin de convaincre à des témoins éthiopiens à des massacres ou actions de l’armée érythréenne qu’on peut qualifier des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Certaines personnes originaires de la région de Tigré se sont depuis exilées à Djibouti.

Ce lundi 19 septembre 2022, dans un rapport destiné au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, un groupe d’experts parlent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui ont été probablement commis durant le conflit qui déchire l’Éthiopie depuis fin 2020 dans la région de Tigré.

Quel est l’intérêt de Guelleh ?

Ismael OmAR Guelleh veut faire une pierre à deux coups avec cette nouvelle accusation des crimes contre l’humanité.

D’un côté, il va affaiblir encore son ennemie d’éternel, le président de l’Érythrée, Isaias Afwerki.

Et de l’autre côté, Guelleh qui tente à s’afficher depuis deux ans, pour redorer son blason, se n’est qu’une fois, dans les négociations de paix entre Addis-Abeba et la région Tigré, y voit une occasion de prolonger son régime.

Hassan Cher

English translation of the main article written in French.

Djibouti/Ethiopia/Eritrea/ICC: Guelleh moves to contribute to a possible ICC investigation against Isaias Afwerki.

Yesterday.

In 2015, an expert from the UN Human Rights Council arrived in Djibouti accompanied by her team of collaborators. This OHCHR mission had resided at the Sheraton Hotel in Djibouti and had the task of preparing a report on human rights victims in Eritrea. The mission was to meet with Eritrean refugees living in the Republic of Djibouti.

The Eritrean refugees living in Djibouti did not agree to cooperate and the mission left the country in a hurry.

A few months later, a new mission from the UN Human Rights Council led by an expert arrived in Djibouti. They first settled in the Sheraton Hotel and moved a few days later to the Alia Hotel.

Djibouti NGOs helped the UN mission to make contact with Eritrean refugees living in Djibouti, but the Djiboutian state had also contributed a lot to the success of this project of the UN Human Rights Council by influencing the refugees via its contacts in the Eritrean opposition that Ismaël Omar Guelleh supports financially.

Moreover, Djibouti’s ambassador and permanent representative to the United Nations in New York, the late Roble Olhaye, was in Djibouti and back and forth between the Alia Hotel and the Djibouti presidency throughout the period when the UN mission was in Djibouti to collect testimonies from Eritrean refugees.

(The Human Rights Council is an intergovernmental body of the United Nations system, composed of states that have the responsibility to strengthen the promotion and protection of human rights around the globe).

Today.

Since the beginning of August 2022, Djibouti’s embassies in New York and Nairobi have made contact with exiled Eritrean opposition members in order to convince Ethiopian witnesses to massacres or actions by the Eritrean army that can be described as war crimes or crimes against humanity. Some people from the Tigray region have since gone into exile in Djibouti.

This Monday, September 19, 2022, in a report to the UN Human Rights Council, a group of experts spoke of war crimes and crimes against humanity that were probably committed during the conflict that has been tearing Ethiopia apart since the end of 2020 in the Tigray region.

What is Guelleh’s interest?

Ismael Omar Guelleh wants to kill two birds with one stone with this new accusation of crimes against humanity.

On the one hand, he will further weaken his eternal enemy, the president of Eritrea, Isaias Afwerki.

And on the other hand, Guelleh, who has been trying to improve his image for two years, only once, in the peace negotiations between Addis Ababa and the Tigray region, sees this as an opportunity to prolong his regime.

Hassan Cher


 Share
Ad
Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared