Djibouti : Ismaël Omar Guelleh, le président de Djibouti est la cible du Congrès américain
Des membres du Congrès américain demandent au gouvernement américain d’empêcher le président Ismaïl Omar Guelleh de Djibouti d’assister à la prochaine Assemblée générale de l’ONU à New York après que son gouvernement n’a pas accepté à arrêter le président soudanais Omar al-Bashir sur la demande de la Cour pénale internationale (CPI).
Ils ont récemment écrit deux lettres séparées au secrétaire d’État, John Kerry, afin que le gouvernement des États-Unis prenne des mesures.
En juillet 2016, la CPI a renvoyé les gouvernements de Djibouti et l’Ouganda à l’ONU et à l’Assemblée des États parties (AEP) de la CPI pour leur incapacité à arrêter le président soudanais – qui fait face à de crimes de guerre à la cour – quand il a visité ces deux pays.
Le président soudanais, pour qui la CPI a émis deux mandats d’arrêt, est confronté à cinq chefs d’accusation de crimes contre l’humanité, deux chefs d’accusation de crimes de guerre et trois chefs de génocide qui auraient été commis dans la région du Darfour au Soudan occidental.
Selon le Statut de Rome de la CPI, les États parties sont tenus d’exécuter deux mandats d’arrêt contre le président al-Bashir publié le 18 Mars 2009 et le 31 Août 2010.
Il a visité Djibouti le 8 mai pour assister à l’investiture du président Guelleh et l’Ouganda le 11 mai pour l’investiture du président Yoweri Museveni, qui avaient tous deux remportés les élections controversées.
Dans sa lettre à M. Kerry, le député Lou Barletta a exhorté le Secrétaire d’Etat de refuser des visas pour assister à l’Assemblée générale au président Al-Bashir et tous les autres dirigeants du monde qui fournissent le refuge pour le seul chef en fonction mis en accusation par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
Il a ajouté que les visas accordés aux dirigeants devraient être arrêtés.
Barletta a déclaré que, compte tenu des États-Unis avait « de nombreux accords avec le président Guelleh qui le positionnent comme un allié américain … il devrait agir comme un responsable digne et non de la sorte. »
«Il est temps aussi pour les Etats-Unis d’exprimer son indignation devant les violations incessantes des droits de l’homme, écrivait-il, ajoutant que le propre rapport sur les droits de l’homme du Département d’Etat sur Djibouti avait confirmé ces violations.
Il a ensuite soulevé la question de la présence croissante de la Chine dans le pays, ajoutant sa voix à la liste croissante des membres du Congrès exprimant des préoccupations sur l’influence militaire et économique de Pékin à Djibouti.
Barletta a écrit: « Il doit être considéré comme inacceptable que quelques jours même après avoir reçu en visite Al-Bachir et reçu directement par le Président Guelleh, ce dernier s’est aussi permis d’accorder la Chine le droit de construire des installations militaires abritant 10.000 personnes. »
« Ceci est un défi à notre technologie et devrait donc pas nous surprendre que le président Guelleh ait eu l’aplomb de nous démontrer à maintes reprises l’accès et l’influence à venir avec la construction d’aéroports, chemins de fer et un port modernisé. »
Dans leur lettre au secrétaire d’État Kerry, les membres du Congrès Bill Huizenga et David Trott dit: « Nous croyons que le partenariat américain avec Djibouti est celui qui va se révéler mutuellement bénéfique pour les deux nations et non dans un seul sens. »
Les membres du Congrès ont dit aux États-Unis d’inviter instamment le président Guelleh et son gouvernement « pour répondre de façon significative les recommandations formulées par l’Union africaine pour améliorer le processus électoral dans le pays … »
Ils ont exhorté l’administration du président Barack Obama de « soutenir la de la primauté du droit, la démocratie et les droits de l’homme et la liberté de tous les Djiboutiens. »
Hassan Cher
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