Djibouti / Chine : La visite du numéro deux de la république populaire de Chine à Djibouti n’est pas simplement …
Une délégation chinoise de haut niveau dirigée par le vice-président chinois, Li Yuanchao est arrivée mardi 15 novembre 2016 à Djibouti, dans le cadre des pourparlers avec les autorités djiboutiennes pour le renforcement de la coopération bilatérale entre Djibouti et la Chine.
La délégation chinoise, qui comprend le ministre des Affaires étrangères et du Commerce et de l’Education a rencontré le Premier ministre de Djibouti, avec qui elle a examiné les moyens d’activer la coopération commune dans les domaines d’intérêt commun, et les contributions de la Chine pour accélérer les mécanismes du développement à Djibouti.
Et son côté officieux.
La Chine a choisi Djibouti pour installer sa première base militaire à l’étranger. Ce petit Etat portuaire de neuf cent mille d’habitants est idéalement situé à la jonction du golfe d’Aden et de la mer Rouge, où transitent 40% du trafic maritime mondial. Une position stratégique pour le contrôle du commerce maritime et pour accéder aux marchés africains. Mais, cette nouvelle base chinoise est établie aux côtés des bases américaine et française déjà présentes avec plusieurs milliers de soldats.
Le Pentagone avait soulevé de sérieuses préoccupations quant à la capacité des forces américaines de continuer à mener des opérations de contre-terrorismes cruciaux de Djibouti après que le président du pays, Ismaël Omar Guelleh, a conclu un accord militaire de 100 millions de dollars avec la Chine. Les responsables du renseignement américains craignent qu’une présence chinoise importante à Djibouti compromette sérieusement leurs propres opérations de collecte de renseignements dans les pays cibles.
Pour la dernière décennie, M. Guelleh a beaucoup compté sur l’aide de l’Amérique et de la France, qui a également une forte présence militaire à Djibouti, pour maintenir son régime. Mais à la suite de critiques du Congrès américain sur le leadership de plus en plus autocratique de M. Guelleh, le chef Djibouti a négocié une nouvelle alliance stratégique avec Pékin, permettant à la Chine de prendre une participation de 185 millions de dollars sur le port d’importance stratégique de Djibouti, situé tout près de Camp Lemonnier.
Sachant que pour le nouveau président élu aux états unis, Donald Trump, le «Made in China» serait son champ de bataille. Cette phrase de Trump n’a pas laissé indifférent les chinois et une escalade économique cheminera surement vers des tensions militaires.
Il est certain que la visite du numéro deux de la république de Chine à Djibouti n’avait pour but simplement des relations commercial et économique, d’ailleurs une source proche du premier ministre djiboutien nous a confirmé que monsieur Li Yuanchao a largement discuté avec ce denier la position d’Ismaël Omar Guelleh en cas des pressions de la part du nouveau président de l’USA et des républicains américains en général.
Abdoulkader Kamil Mohamed, le premier ministre djiboutien, a rassuré la délégation chinoise et leurs a fait savoir que Guelleh privilégiait, de loin, la relation chinoise à celle des états unis d’Amérique. Abdoulkader a répété aux chinois que leurs bases militaires seront construits quelque soit la pression ou la politique américaine à leur de Guelleh.
Hassan Cher
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