Djibouti : le clown en chef du RPP traite de chien les guignols de l’USN lors du congrès du parti régime le 6 décembre 2015.
Lors du congrès extraordinaire du parti état, RPP, du dimanche 6 décembre 2015, dans son discours d’autoproclamation à la haute magistrature du pays pour l’élection présidentielle mascarade d’avril 2016, Ismaël Omar Guelleh s’est laissé aller à l’égard de l’opposition en général et l’USN en particulier.
Surtout dans la partie où il s’exprime en langue somalie, Guelleh a ouvertement insulté les dirigeants de l’USN. Il a utilisé des mots péjoratifs vus par la culture somalienne et la religion musulmane comme des atteintes graves à l’honneur de la personne à l’égard de laquelle sont tenus de tels propos.
Entre le 12 min 29 seconde jusqu’au 12minute 45 seconde, Guelleh profère les insultes suivants contre l’USN: « … raga muud-muudeynaya habeenkii waxan leenahay wid … », ce qui signifie en langue français – ceux qui font le va et vient entre l’UMP et l’USN la nuit, nous les traitons de chien ou cochon.
1 – en langue somalie le mot MUUD-MUUDEYNAYA vient du mot MUUD qui signifie faire en cachette le va et vient entre deux points différents. Ce vocabulaire méconnu par le grand public est rarement utilisé dans le langage courant à notre époque. Mais il fut beaucoup utilisé à Djibouti à l’époque coloniale pour désigner ceux qui à la fois participer aux actions des indépendantistes et partaient dénoncer leurs frères d’arme la nuit auprès du colon. Il est proche du mot Shadirleh plus populaire et découlant du langage familial. Le mot MUUD, à forte connotation péjorative, a été utilisé en Somalie sous le régime de Siad Barre pour définir les membres de USC de général Aïdid et du SNM de l’ethnie Issaq qui venaient la nuit dans les locaux – The National Security Service (NSS) – la police politique du régime.
2 – WID est un mot péjoratif qu’on use pour dire à un chien va-t’en ou le chasser près de chez soi. Dans la culture somalienne dire à quelqu’un WID équivaut, dans la culture française, à traiter une personne de sale « porc ou cochon » qui est une véritable insulte. Aucun rapport avec le côté vicieux et lubrique comme cela l’est aujourd’hui. Ici, il faut plutôt le comprendre par rapport à l’état de saleté de l’animal. Au moyen âge, on retenait de lui qu’il vit dans la crasse et qu’il est répugnant. Cette insulte illustre donc ces aspects.
Quant à la religion musulmane, le statut du chien est bien défini dans les extraits des hadiths suivants :
«Il est interdit d’acquérir un chien en dehors des cas autorisés par la Charia. Quiconque acquiert un chien autre que celui utilisé dans la chasse ou la garde de champs de culture, perdra chaque jour un quirat (salaire) ou deux de sa récompense.
Ibn Omar (P.A.a) dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dire: «Quiconque acquiert un chien autre que celui destiné à la chasse ou à la garde d’un troupeau, perdra chaque jour un quirat (salaire) ou deux de sa récompense». (Rapporté par al-Boukhari, 5059 et par Mouslim, 2941. Une autre version citée dans les deux sources emploie « quirat (salaire)». Ce vocable désigne une énorme quantité de récompense. Si la récompense diminue d’un quirat, l’intéressé commet un péché (pour avoir provoqué la diminution). La perte d’une récompense et la provocation d’un péché implique l’interdiction de leur cause.
L’impureté canine est la pire impureté animale. Elle ne disparaît qu’au terme de sept lavages dont l’un avec l’usage du sable. Même le porc, déclaré interdit de consommation par le Coran parce qu’impur, n’atteint pas le degré d’impureté du chien. Celui-ci est extrêmement impur. Cependant nous constatons avec regret que certaines personnes sont trompées par les mécréants qui s’accommodent d’impureté et se procurent des chiens, sans en avoir besoin, sans aucune nécessité. Ils les acquièrent, les élèvent, les nettoient, en dépit du fait qu’ils ne seront jamais propres, même si l’on utilisait toute l’eau de la mer à cet effet, son impureté étant intrinsèque. »
Et au niveau du 13minutes et 22 secondes, Ismaël Omar Guelleh qualifie l’opposition d’ennemie et non d’adversaire politique.
Hassan Cher
1 – lien vidéo: Guelleh traite les dirigeants de l’USN des délateurs et des chiens…
2 -lien vidéo: Ismaël Omar Guelleh qualifie l’opposition d’ennemie et non d’adversaire politique…
Share