Djibouti/Privatisations : La privatisation partielle de Djibouti Telecom est un processus opaque et qui soulève des questions.
Le 9 octobre 2024, la question de la privatisation de Djibouti Telecom a secoué l’opinion publique djiboutienne. Selon des sources proches de Haibado, 51 % de cette entreprise publique aurait été cédée à Axian Group, un acteur panafricain influent dans le secteur des télécommunications et d’autres industries stratégiques. Cette transaction soulève des interrogations quant à la transparence des pratiques gouvernementales, au respect des lois internationales et djiboutiennes en matière de privatisation et à la lutte contre la corruption.
Une Vente Discrète à Axian Group ?
D’après plusieurs sources, Djibouti Telecom, historiquement détenue à 100 % par l’État, aurait été partiellement privatisée dans des conditions opaques, sans consultation publique ni communication officielle. En juillet 2021, le gouvernement avait annoncé l’ouverture de 40 % du capital de Djibouti Telecom à un investisseur stratégique. Cependant, cette offre semblait s’être enlisée, avant que de nouvelles informations n’évoquent une vente majoritaire (51 %) à Axian Group, sans consultation parlementaire préalable.
Axian Group : Un Conquérant des Marchés Africains
Axian Group, fondé par la famille Hiridjee à Madagascar, est un acteur majeur dans les secteurs de la télécommunication, de l’énergie, de la finance, de l’immobilier et de l’innovation. Ce groupe, dont les activités s’étendent dans plusieurs pays africains, est reconnu pour ses projets ambitieux et son rôle stratégique dans la transformation numérique de nombreuses régions africaines. En 2022, Axian a atteint un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de dollars, et la famille Hiridjee, avec à sa tête Hassanein Hiridjee, est aujourd’hui une figure majeure du monde économique africain.
Le Cadre Légal International et Djiboutien face aux Privatisations
Les lois internationales, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption, insistent sur la transparence dans la gestion des biens publics et l’exigence de procédures de privatisation respectant des standards d’intégrité et de consultation. La privatisation discrète, voire secrète, d’entreprises publiques est dénoncée comme une source potentielle de corruption et d’abus de pouvoir. À Djibouti, la législation exige que toute décision impliquant des actifs stratégiques de l’État fasse l’objet d’une transparence accrue et de débats publics.
Djibouti Telecom : Un Secteur Clé à Fort Enjeu
Djibouti Telecom a longtemps été l’unique fournisseur de télécommunications à Djibouti. Avec une couverture réseau couvrant une large portion du territoire national et ses connexions à neuf câbles sous-marins internationaux, cette entreprise détient une position géostratégique unique dans la Corne de l’Afrique. Cependant, ses performances limitées, la qualité des services et les coûts élevés pour les utilisateurs posent question, ce qui pourrait expliquer la volonté de moderniser cette entreprise en cherchant un partenaire stratégique. Cependant, cette ouverture à Axian, perçue par certains comme un accaparement des actifs nationaux, suscite des craintes légitimes.
L’Opacité : Entre Enjeux Familiaux et Stratégiques
Certains observateurs pointent un possible conflit d’intérêts et s’interrogent sur le rôle de la famille Guelleh dans cette transaction. D’après diverses analyses, la famille présidentielle aurait directement ou indirectement influencé les décisions de privatisation en vue de conserver une emprise sur les secteurs stratégiques. Ces allégations, bien que non confirmées, jettent une ombre sur la légitimité de cette transaction et ravivent les débats sur la nécessité d’une gouvernance transparente et équitable dans les affaires publiques.
Conclusion : Vers une Réforme Nécessaire de la Gouvernance ?
Si la privatisation de Djibouti Telecom par Axian venait à être confirmée, la pression internationale pourraient exiger des réformes pour assurer la transparence des processus de privatisation. Ce cas met en lumière l’urgence d’une lutte renforcée contre la corruption et d’un respect strict des normes internationales en matière de gestion des biens publics.
Hassan Cher
The English translation of the article in French.
Djibouti/Privatisations : The partial privatisation of Djibouti Telecom is an opaque process that raises questions.
On 9 October 2024, the issue of the privatisation of Djibouti Telecom shook public opinion in Djibouti. According to sources close to Haibado, 51% of this state-owned company was sold to Axian Group, a pan-African player with influence in the telecommunications sector and other strategic industries. This transaction raises questions about the transparency of government practices, compliance with international and Djiboutian privatisation laws and the fight against corruption.
A discreet sale to Axian Group?
According to several sources, Djibouti Telecom, historically 100% state-owned, was partially privatised under opaque conditions, without public consultation or official communication. In July 2021, the government announced that it would open up 40% of Djibouti Telecom’s capital to a strategic investor. However, this offer seemed to have stalled, before new information suggested a majority sale (51%) to Axian Group, without prior parliamentary consultation.
Axian Group: a conqueror of African markets
Axian Group, founded by the Hiridjee family in Madagascar, is a major player in the telecommunications, energy, finance, real estate and innovation sectors. With operations in several African countries, the group is recognised for its ambitious projects and its strategic role in the digital transformation of many African regions. In 2022, Axian reached a turnover of 1.9 billion dollars, and the Hiridjee family, headed by Hassanein Hiridjee, is today a major figure in the African business world.
The international and Djiboutian legal framework for privatisations
International laws, in particular the United Nations Convention against Corruption, insist on transparency in the management of public assets and require privatisation procedures to meet standards of integrity and consultation. Discreet, even secret, privatisation of public companies is denounced as a potential source of corruption and abuse of power. In Djibouti, legislation requires that any decision involving the state’s strategic assets be subject to greater transparency and public debate.
Djibouti Telecom: a key sector with a lot at stake
Djibouti Telecom has long been the sole telecommunications provider in Djibouti. With network coverage over a large part of the country and connections to nine international submarine cables, the company holds a unique geostrategic position in the Horn of Africa. However, its limited performance, the quality of its services and the high cost to users raise questions, which could explain the desire to modernise this company by looking for a strategic partner. However, this opening up to Axian, perceived by some as a monopolisation of national assets, is giving rise to legitimate fears.
Opacity: Between Family and Strategic Stakes
Some observers point to a possible conflict of interest and question the role of the Guelleh family in this transaction. According to various analyses, the presidential family directly or indirectly influenced the privatisation decisions with a view to retaining a hold on strategic sectors. These allegations, although unconfirmed, cast a shadow over the legitimacy of this transaction and revive debates on the need for transparent and equitable governance in public affairs.
Conclusion: Towards a Necessary Reform of Governance?
If the privatisation of Djibouti Telecom by Axian were to be confirmed, international pressure could demand reforms to ensure the transparency of the privatisation process. This case highlights the urgent need to step up the fight against corruption and ensure strict compliance with international standards in the management of public assets.
Hassan Cher
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