Somalie: Bientôt deux présidents parallèles pour Mogadiscio
Farmaajo, veut-il instaurer une dictature comme son oncle Feu Siad Barre ?
Depuis l’arrivée au pouvoir de Sharif Sheikh Ahmed, en 2009, la Somalie semblait suivre une alternance démocratique et semblait amorcer une lente remontée de la pente hardie de la stabilité sur tout le territoire national.
Cet espoir du peuple somalien avait pris un envolé surprenant avec l’élection de la haute magistrature de Mohamed Abdullahi Mohamed di Farmaajo en 2017.
En moins d’une année de règne de Farmaajo, le peuple somalien, particulièrement c’est de Mogadiscio commence à déchanter. Il a remis à l’Éthiopie un ex-soldat somalien arrêté à Mogadiscio, un Ogaden/Darood, ordonné l’attaque sur la base des accusations fallacieuses les maisons des deux grands politiciens du clan Habargidir/Hawiye, instaure un TVA à base clanique pour la seule ethnie de Hawiye, etc…
Avant d’arrivé au pouvoir beaucoup des somaliens savaient que Farmaajo était une personne instable et bourrée de haine, la preuve dans Sa thèse intitulée: « L’intérêt stratégique des États-Unis en Somalie: de l’ère de la guerre froide à la guerre contre le terrorisme » il traitait certains ethnies somaliens de moins que rien et qualifiait le Marehan/Darood comme le seul pourvoyeur des intellectuels pour la Somalie.
Mais comment -il réussit à tromper tout le monde ?
Etant choisi par Sharif Sheikh Ahmed comme premier ministre le 31 octobre 2010, il profite du nouveau budget de l’état somalien de 2011 pour payer en premier les salaires des militaires. Il se fait un allie important et place un espoir dans les cœurs de somaliens qui souhaitent voir le plus la renaissance des forces armée du pays afin de « chasser » de leur nation l’armée éthiopienne qu’ils considèrent comme un ennemie éternel. À sa démission le 19 juin 2011, Farmaajo. À travers les medias somaliens, fait croire au peuple qu’il est victime de son action à l’égard de l’armée.
Depuis cette date il cible quelques médias somaliens qui ont un écho favorable sur le peuple somalien. Il leurs paie afin qu’il soit régulièrement cité dans leurs production comme un sauveur de la nation. De l’autre coté comme deux présidents du clan Abgal/Hawiye (Sharif Sheikh Ahmed et Hassan Sheikh) se sont succédé au pouvoir, les deux autres clans Hawiye (Habargidir et Karanleh) se sont décidés de contrecarrer la victoire d’un troisième président Abgal/Hawiye. Sur des promesses Farmaajo arrive à avoir les soutiens de deux derniers clans précités en plus des soutiens de Digil-Mirifle et du Harti/Darood.
L’avenir de la Somalie avec Farmaajo comme président.
Aucune évolution économique, politique, sociale et sécuritaire n’a été constatée en Somalie depuis le 8 février 2017. Au contraire le budget a diminué et les recettes de l’état chutés avec l’instauration du TVA à ciblage clanique.
Du côté de la politique, Mogadiscio est, depuis un mois, dans une crise sérieuse qui peut replonger la Somalie dans le chaos de 1991, après la chute du régime de Siad Barre.
Voyant son incompétence à diriger démocratiquement le pays farmaajo décide d’instaurer un pouvoir autoritaire qui s’appuiera sur les forces armées nationales. Mais le parlement devient un obstacle majeur à son projet machiavélique. Farmaajo en utilisant son jeune premier ministre, Hassan Ali Khayre, arrive à influencer négativement 120 députés soit en utilisant l’argent soit des tensions claniques. Il recommande aux députés corrompus de soumettre au parlement une motion de défiance demandant la destitution du président de l’assemblée nationale, Mohamed Osman Jawari. Cette ingérence de Farmaajo dans le fonctionnement met en rogne les restes de parlementaires de deux chambres, soit 209 restants, qui décident à leur tour de proposer une motion de défiance sollicitant la destitution du premier ministre.
Les choses se corsent la nuit du vendredi 30 mars 2018 quand les parlementaires pro Jawari apprennent que les députés pro Farmaajo préparent un coup d’état parlementaire avec une vote à main levée à la séance du parlement du samedi 31 mars 2018 où des forces armées proche de Farmaajo devraient semer le chaos à l’assemblée pour ainsi valider le vote et empêcher le camps adverse de riposter. Les pros Jawari ont mobilisé des milices biens armées pour se protéger et ont préparé d’élire un nouveau président pour la Somalie, en la personne d’Abdilkadir Osoble Ali– un Abgal/Hawiye candidat à l’élection présidentielle de 2017.
La nuit même du 30 mars 2018, le président de l’Ouganda avertit à son homologue somalien que si l’assemblée élisait un nouveau président l’AMISOM ne serait pas devant Villa-Somalie pour le proche.
Une telle mise en garde a obligé Farmaajo à intervenir et à calmer son groupe. Il a placé des militaires dans tous les grands axes de la capitale pour empêcher la tenue de la session de l’assemblée prévue pour le 30 mars 2018.
Rien ne s’est toujours arrangé et les choses risquent de déraper à tout moment parce que Farmaajo semble décidé à mettre en marche sa dictature militaire.
Hassan Cher
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