Djibouti : ACCORD CADRE, A BRUXELLES MAHAMOUD ALI YOUSSOUF MET EN AVANT LE COMMUNIQUE USN/GOUVERNEMENT
Beaucoup d’entre nous s’interroge sur les raisons qui ont conduit la coalition à signer un papier conjoint avec le gouvernement le 18 avril pour reconnaître que « gouvernement et l’USN sont finalement parvenus à la mise en œuvre de la première partie de l’accord… ».
Étonnant pour tous ceux et celles qui suivent l’actualité politique de Djibouti. Considéré que les questions immédiates sont désormais clôturées n’est-elle pas une insulte à tous ces injustement licenciés qui n’ont pas encore trouvé le chemin du travail ? N’est-elle pas une offense aux élus locaux toujours empêchés d’exercer leurs mandats ? N’ait-elle pas oublié qu’une loi d’amnistie n’est en vigueur qu’après adoption du parlement et promulgation au journal officiel ?
Que le gouvernement après des mois de silence demande une reconnaissance commune est une chose compréhensible mais ce qui l’ait moins c’est l’attitude d’une opposition « prêt à signature ».
Autres questions qui désarçonnent le commun de militant : existe-t-il une stratégie de communication dans cette tour de Babel qu’est l’USN ? Dans tous les cas l’incompréhension plane chez les partenaires de l’opposition qui peine à déchiffrer la multiplication des incohérences de la coalition. A quoi sert-il d’haranguer la main sur le cœur une foule acquise au changement pour se soumettre dix jours plus tard ?
Au-delà des flagrantes divergences de l’opposition ce communiqué est pour le gouvernement une véritable bouffée d’oxygène. A l’heure où les partenaires au développement doutent du sérieux de la partie gouvernementale pour la mise en œuvre de l’accord, il constitue l’argument dilatoire permettant de gagner plus de temps.
C’est Communiqué en poche que Monsieur Mahamoud Ali Youssouf ministre des affaires étrangère s’est précipité à Bruxelles le 20 avril pour calmer l’agacement de plus en plus perceptible de l’Europe qui fait ce 22 avril le point sur la situation de Djibouti. Grâce à ce communiqué-bénédiction et n’étant pas admis à la réunion, Djibouti passe par l’UA pour plaider sa cause.
Que reste-t-il comme levier pour cette opposition si conciliante ? Est-elle prête à abandonner la CENI ?
Hier en votant pour le candidat de la majorité les parlementaires USN ont publiquement et sans ciller expliqué qu’il s’agissait d’une stratégie pour détacher le FRUD du RPP. Force est de constater aujourd’hui que l’USN est plus soluble dans la majorité que le contraire. Ce risque existe belle et bien. Il est évident que les contradictions entre les actes politiques et les postures faussement combattantes de l’USN éclatent de plus en plus au grand jour.
Les militants ne sont pas dupes. Ils observent et jugeront le moment venu.
La lutte continue.
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