Djibouti : Le décret d’IOG sur la cybercriminalité cache l’institutionnalisation des violations de la liberté d’expression et des médias

Ad

La liberté d'expressionDéfinition de la cybercriminalité sur Wikipédia

« La cybercriminalité est une notion large qui regroupe « toutes les infractions pénales susceptibles de se commettre sur ou au moyen d’un système informatique généralement connecté à un réseau. »

Il s’agit donc d’une nouvelle forme de criminalité et de délinquance qui se distingue des formes traditionnelles en ce qu’elle se situe dans un espace virtuel, le « cyberespace ». Depuis quelques années la démocratisation de l’accès à l’informatique et la globalisation des réseaux ont été des facteurs de développement du cybercrime.

On peut alors aujourd’hui regrouper la cybercriminalité en trois types d’infractions :

  • Les infractions spécifiques aux technologies de l’information et de la communication : parmi ces infractions, on recense les atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données, les traitements non autorisés de données personnelles (comme la cession illicite des informations personnelles), les infractions aux cartes bancaires, les chiffrements non autorisés ou non déclarés ou encore les interceptions.
  • Les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication : cette catégorie regroupe la pédopornographie, l’incitation au terrorisme et à la haine raciale sur internet, les atteintes aux personnes, les atteintes aux biens.
  • Les infractions facilitées par les technologies de l’information et de la communication, que sont les escroqueries en ligne, le blanchiment d’argent, la contrefaçon ou toute autre violation de propriété intellectuelle. »

L’implication du régime Djibouti dans la cybercriminalité

Il y a un proverbe somalien qui dit « Dhiloo intaad dhiloo odhan ayay ku tidhah». Ce régime de Guelleh pratique deux types de la cybercriminalité :

1 – Le régime djiboutien a développé, vers la fin des années 90, un centre d’écoute et d’interception (téléphone, fax, etc…) et un équipe d’informaticiens chargés du piratage des comptes sur les réseaux sociaux et tout appareil informatique utilisé contre le régime. Ce centre se trouve derrière le commissariat central de la police au boulevard de la république, dans un ancien bâtiment de l’armée.

2 – des sites web et des comptes sur les réseaux sociaux ont été créé par le service des documentations et de la sécurité, le SDS, et des membres du RPP, parti au pouvoir, dans l’unique but des diffuser la haine clanique et faire atteintes à la personnalité des citoyens et autres. Le projet a débuté avec le compte Facebook de DJIB24, puis Port de Dorale ou Fyodor, AMBASA ALI, et bien d’autres. Ces comptes virtuels sont dans la main ou gérés par des personnes qui sont tous du clan d’Ismaël Omar Guelleh ou de son épouse.

Ces activités illicites ont été développées dans l’objectif d’affaiblir, de diviser, de jeter en pâture, de dénigrer, de porter atteinte à l’intégrité morale, de faire barrage à la démocratie et l’état de droit, d’insulter et les cibles principales sont les opposants, les défenseurs de droits de l’homme, les syndicalistes, les journalistes indépendants, les activistes, les blogueurs, les esprits critiques, etc…

Ce décret et son controverse avec les lois

Il n’existe pas à Djibouti des groupes, comme en Côte d’Ivoire ou Nigeria, spécialisés dans à l’escroquerie en ligne. D’autre part, ce petit pays n’a pas des centres de traitement brassant d’importantes données sensibles.

Cependant, ce décret sera utilisé comme un moyen légalisant la répression des activistes du Net à Djibouti. Les verrouillages des supports médiatiques n’ont toujours pas définitivement rompu les fléaux d’information sortant du pays. Les activistes utilisent les réseaux sociaux qui sont devenus la bête noire du régime pour la simple raison qu’il peut censure ou suspendre (http://www.hch24.com/actualites/09/2013/djibouti-les-reseaux-sociaux-opposant-inatteignable-pour-iog/).

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’Assemblée générale des Nations unies, dont Djibouti est signataire, précise que la liberté d’expression comprend « la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce sans considération de frontière » (article 19.).

HCH


 Share
Ad
Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.