Afrique de l’Est : Al-shabaab est une menace croissante pour les pays de la Corne de l’Afrique d’après l’ONU
Les shebab, à nouveau mis à mal par l’actuelle offensive d’ampleur de la Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), menacent de perpétrer de nouvelles attaques en Somalie et en Afrique de l’Est, a averti l’ONU lundi.
« Depuis que l’offensive a commencé et même avant qu’elle ne démarre, les shebab sont devenus plus actifs, ils se sentent menacés et en danger, donc ils ont mené bien plus d’attaques terroristes à Mogadiscio, au cours des derniers mois », a déclaré à l’AFP à Addis Abeba, le représentant spécial de l’ONU en Somalie, Nicholas Kay.
La menace est aussi élevée dans les pays voisins « car quand les shebab sont sous pression (en Somalie), ils se déchaînent et mènent des actions terroristes ailleurs », a poursuivi M. Kay, à l’issue d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA dans la capitale éthiopienne.
L’Amisom, dont les effectifs ont été récemment portés à 22.000 hommes avec l’intégration d’un contingent éthiopien, a lancé début mars une offensive d’ampleur qui a jusqu’ici permis de reprendre sept localités aux shebab.
Elle s’est notamment rapprochée du port de Barawe, importante base shebab entre Mogadiscio et la ville portuaire de Kismayo, ancien bastion shebab, repris par l’Amisom en octobre 2012.
Des sources sécuritaires ont récemment fait état de fuites de combattants shebab vers les zones montagneuses de la région autonome du Puntland (nord-est), mais aussi vers les pays voisins, Yémen, Ethiopie et Kenya.
Depuis qu’ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2007 les shebab n’ont cessé de perdre du terrain face à la puissance de feu supérieure des troupes africaines qui épaulent l’embryon d’armée somalienne.
Chassés de l’essentiel de leurs bastions, ils contrôlent néanmoins encore de larges zones rurales et privilégient désormais des tactiques de guérilla. Ils ont récemment mené des attaques de plus en plus complexes à Mogadiscio, contre des cibles très sécurisées, telles qu’un ensemble de bâtiments de l’ONU ou le complexe abritant la présidence somalienne.
Ils ont en outre menacé de représailles les pays fournissant des troupes à l’Amisom – Ouganda, Burundi, Ethiopie, Kenya, Djibouti, Sierra Leone – dont certains ont déjà été la cible d’attentats majeurs.
Au Kenya, où les shebab ont revendiqué l’attaque du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre (au moins 67 morts), six personnes ont été tuées dimanche dans l’attaque – non revendiquée – d’une église et deux personnes arrêtés mi-mars à bord d’une voiture piégée.
L’Ouganda, visé par un double attentat meurtrier des shebab en 2010, a récemment interdit la circulation des camions-citernes à Kampala, disant craindre que les shebab n’en fasse exploser un.
AFP