Djibouti : Un second professeur risque de mourir dans les geôles du régime djiboutien…
Comme nous l´avions annoncé, il s´agit encore une fois de plus un prof de français, promu au poste de proviseur-adjoint au CES d´Ambouli à Djibouti-ville.
Selon nos informations Monsieur Adnan Mahmoud Saïd que plusieurs d´entre vous reconnaîtront pour l´avoir eu comme prof de français, est un adepte de Facebook. Or, comme nous le savons, cet outil de communication dérange énormément le régime djiboutien du fait de sa capacité à monter les djiboutiens en réseau, surtout les jeunes. A l´instar de certains activistes du web, le jeune proviseur s’est trouvé dans le collimateur de son ministère de l´Education (si l´on peut encore le qualifier ainsi!) et l´opération de ratissage devait être entamé toutes affaires cessantes.
Sauf que pour déboulonner un proviseur-adjoint, il faut inventer un scénario, et un scénario pas comme les autres. L´on ne vous dira quand même pas qu´il était dépendant des média-sociaux?
Un kilo de khat payé à ce qu’on nomme chez nous « les inventaires des chefs d’accusations » et le titre du film est hâtivement trouvé en un tour de main. Le tour est donc pleinement joué. Mais il fallait choisir entre plusieurs thèmes :
– Incompétent (dur à prouver car il fut un excellent prof et a brillé par son intelligence en gestion et son rôle de conciliateur entre l´administration et les élèves)
– Terroriste (c’est un pacifiste bien connu.)
– Homosexuel, plutôt un Hetero pieux
– Pédophile, loin d’être dénigré pour ces genres des péchés.
-etc…
Mais les inventaires des péchés et le génie du régime ont finalement décidé de taper fort et opter pour l´accusation relative à la «pédophilie», sachant qu´il est facile à mobiliser quelques familles pauvres moyennant des témoignages vénaux. Et voilà que notre valeureux Adnan Mahmoud Saïd se voit balancé à la va-vite devant le juge en charge de l´instruction de son dossier.
Ne pouvant confirmer les chefs d´accusation, le juge décide de le relaxer! Le dossier du prof de français s´avère aux yeux de la justice djiboutienne (certains juges s´entend) tout bonnement vide et monté de toutes pièces…
Soulagement pour la famille et les amis du prof et épiphanie pour la justice!
Mais comme cela ne fait pas l´affaire du régime, le sieur Djama Elmi Okieh, ministre de l´Education nationale (ironie du sort oblige) décide de lui envoyer une fourgonnette remplie de gendarmes et l´arrache chez sa famille, manu-militari. Il est gardé dans un lieu secret même si certains s´avancent sur la sinistre prison de Gabode ou les brigades de la gendarmerie nationale.
Il est bon de rappeler que le prof Adnan Mahmoud Saïd est un fervent défenseur du RPP, marié à une femme dont le père a présidé l´annexe du RPP des années durant, et cerise sur le gâteau, l´oncle maternel de sa femme n´est autre que l´actuel ministre de l´Enseignement Supérieur et de la Recherche (si recherche il y a), Dr Nabil Mohamed Ahmed.
Est-ce un clin d´œil à l´endroit de ce dernier?
Rappelons enfin que Adnan Mahmoud est diabétique, en plus d´autres problèmes de santé qui fragilisent son corps de jour en jour.
Espérant que l´on ne vienne pas nous annoncer sa mort prochainement!
HCH
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