Soudan: la minorité chrétienne du pays fait face à un harcèlement croissant de la part…

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À l’heure où les violences se propagent comme une traînée de poudre, la chrétienté se retrouve menacée comme jamais, notamment au Moyen-Orient, et plus précisément en Irak, ainsi qu’en Afrique.

Ainsi, au Soudan, la minorité chrétienne du pays fait face à un harcèlement croissant de la part des autorités islamistes. Kori Elramla Kori Kuku, secrétaire général du Conseil des églises soudanaises, estime que sa communauté a été fragilisée par l’indépendance du Soudan du Sud en 2011 et le départ des chrétiens vers ce nouveau pays où chrétiens et animistes sont majoritaires. La condamnation à mort pour apostasie prononcée en mai contre une Soudanaise chrétienne, Meriam Yahia Ibrahim Ishag, entre-temps libérée et réfugiée en Italie, a mis en lumière les entraves à la liberté religieuse dans le pays tenu depuis 25 ans par un régime islamiste. En trois ans, « les choses ont complètement changé, nous sommes privés de la liberté dont nous jouissions », a assuré M. Kuku. Il cite également un article de presse affirmant que le ministère des Affaires religieuses n’autoriserait plus la construction de nouvelles églises compte tenu du départ de la plupart des chrétiens vers le Sud. Le chef du conseil reconnaît toutefois que les cérémonies religieuses continuent de se dérouler sans entraves, mais en présence d’agents de sécurité chargés de surveiller les offices.

Au Nigeria, un énième attentat a fait au moins cinq morts et huit blessés dans une église de Kano dans le quartier chrétien de Sabon Gari, déjà touché par des attaques du groupe islamiste armé Boko Haram, selon Frank Mba, le porte-parole de la police nigériane. Un peu plus tôt dans la journée, une kamikaze, qui se dirigeait vers une grande université de la ville avec une bombe dissimulée sous son hijab, s’était fait exploser au moment de son interpellation, blessant cinq policiers. Cette attaque s’est produite peu après une tentative d’attentat-suicide contre l’université du nord-ouest de Kano, selon M. Mba.

En attendant, dans la ville irakienne de Mossoul, le coût économique et culturel commence à se faire sentir, sept semaines après l’arrivée de jihadistes. La ville cosmopolite a vu partir ses milliers de chrétiens, ainsi que d’autres minorités présentes depuis des générations, mais désormais menacés de mort. Pour les autres, au quotidien, le carburant se fait rare, les coupures d’électricité sont récurrentes, les produits importés comme les médicaments sont introuvables, et les articles qui vont à l’encontre de la version radicale de l’islam prônée par l’EI disparaissent des vitrines. Et de nouvelles règles apparaissent : « Les jeans sont interdits, toute forme de mode est interdite.

Les t-shirts présentant des chiffres ou des lettres sont interdits. Les femmes doivent se couvrir la tête, et il faut s’habiller de sombre », énumère un fonctionnaire sous le couvert de l’anonymat. Vêtus de noir, les jihadistes patrouillent par petits groupes, à pied ou dans des véhicules pris dans le stock abandonné dans leur fuite par les forces de l’ordre, et désormais frappés d’un logo « Police islamique ».
Au-delà de ces désagréments, l’EI a surtout attaqué l’identité de la ville, désormais privée d’une grande partie de ses minorités et de son héritage spirituel et culturel. Les insurgés sunnites s’en sont particulièrement pris aux chiites, qu’ils considèrent comme des hérétiques. Selon des responsables sunnites et chiites, des dizaines de salles de prière et de mausolées chiites ont été détruits ou saccagés dans toute la province. Leur destruction a été vivement critiquée à l’étranger, mais elle a surtout blessé les habitants. « Cela nous a fait vraiment mal, comme l’expulsion des chrétiens, explique le fonctionnaire. J’ai l’impression qu’ils ont tué la ville. C’est fini, le pays est fini et la ville n’a plus de valeur. C’est difficile à décrire. C’est comme s’ils nous avaient tués à l’intérieur. »
(Source : AFP)


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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