Djibouti: le prix des communications restent élevés à cause du monopole de l’Etat
Dans une nouvelle étude, la Banque mondiale, tout comme plusieurs institutions internationales et partenaires au développement reproche aux pays où l’Etat détient encore le monopole du secteur des télécommunications le niveau élevé des prix et une faible qualité de service. D’après l’institution bancaire, ces facteurs constituent un sérieux handicap pour la compétitive dans le secteur. Djibouti, comme l’Ethiopie et l’Erythrée, fait partie de ces pays.
C’est Djibouti Télécom qui offre l’ensemble des services de télécommunications et détient le monopole sur les communications nationales et internationales. Conséquence de cette situation, « l’exclusion d’une grande partie de la population qui n’a pas les moyens de payer les services de base offerts par l’opérateur national », indique l’étude. Par exemple, le prix d’Internet est encore trop élevé, environ 36 dollars par mois pour un accès ADSL à 1Mb. Le prix d’une connexion internet haut débit revient donc à 50% du revenu annuel moyen de Djibouti, alors qu’au Maroc il est de 5% et 3,5 % en Tunisie. Dans ces conditions, seules les entreprises, les organismes étrangers et quelques particuliers aisés peuvent se permettre d’avoir des connexions internet haut-débit.
D’après la Banque mondiale, cette situation est un obstacle à l’attractivité de Djibouti qui occupe pourtant une position stratégique de choix dans la sous-région Afrique de l’Est. Le pays est sur le passage obligé du haut-débit entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Il présente un grand potentiel à travers une large infrastructure de câbles-sous-marins, largement sous-exploitée. Le pays est d’ailleurs actuellement en négociation avec MENA-ICS pour la connexion à un septième câble qui risque aussi de ne pas lui servir à grand chose.
Pour que les choses changent, que les prix chutent et le service connaisse une amélioration, la Banque mondiale préconise à l’Etat de Djibouti l’ouverture de son marché des télécommunications.