Ethiopie: Le Conseil interreligieux se mobilise contre l’extrémisme religieux
Addis-Abeba, 3 septembre 2013 Le Conseil interreligieux d’Ethiopie a organisé, dimanche 1er septembre une importante manifestation dans les rues d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, pour dénoncer l’extrémisme religieux de tous bords qui touche le pays.
Depuis dix-huit mois, l’Ethiopie est confrontée à un phénomène nouveau de tensions religieuses. Début août dernier, cinq personnes ont été tuées lors d’affrontements entre policiers et militants musulmans, dans la région d’Oromia, au sud du pays.
Des musulmans se radicalisent
En outre, lors de la fête de l’Aïd el Fitr, marquant la fin du mois de ramadan, le 8 août dernier, plusieurs musulmans ont été arrêtés à Addis-Abeba lors d’une manifestation. Ils réclamaient le respect de la Constitution, tout en accusant le pouvoir de s’immiscer dans la sphère religieuse, en imposant une doctrine d’Etat au Conseil suprême des affaires islamiques. Le gouvernement éthiopien a rejeté ces accusations, s’inquiétant, au contraire, de la radicalisation de certains musulmans.
La manifestation du week-end dernier était dirigée par le Patriarche de l’église orthodoxe éthiopienne et le président du Conseil suprême des affaires islamiques. L’Éthiopie est un pays à majorité chrétienne orthodoxe, mais un tiers des habitants est de confession musulmane. Entre 60’000 et 80’000 manifestants de toutes les confessions chrétiennes et des musulmans y ont participé.
La coexistence entre les religions est menacée par le fondamentalisme
« Renforcer la coexistence entre les religions qui, jusqu’à maintenant, prévalait en Ethiopie » était le message délivré par le Conseil interreligieux, dans le but de « calmer la montée des extrémistes » de tous bords. « Il y a peu de temps encore, personne ne vous demandait quelle était votre croyance et votre religion », a rappelé une jeune documentaliste protestante dont l’identité n’a pas été révélée.
« Je suis venu ici pour m’opposer au fondamentalisme religieux. Le fondamentalisme n’est pas uniquement l’expression des musulmans », a déclaré un autre manifestant cité par RFI, reconnaissant que « dans chaque religion, il y a des extrémismes ».
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