Djibouti: Vague d’arrestations arbitraires et d’extraditions d’éthiopiens opérées dans la capitale de Djibouti Rechercher
Hier après-midi, le 06 août 2016, une centaine des membres de la communauté éthiopienne vivant à Djibouti ont organisé une marche qui a débuté de la route de Venise jusqu’à Ambouli en soutien à leurs concitoyens qui manifestent dans toutes les villes d’Ethiopie depuis ces derniers jours.
Arrivé dans le quartier d’Ambouli en début de la soirée, le cortège des manifestants éthiopiens qui étaient escortés par les forces de l’ordre djiboutiennes depuis le début de leur marche, ont été dispersés par la force à coup des gaz lacrymogènes et beaucoup d’entre eux ont arrêtés manu militari.
Ainsi, depuis le samedi soir, des rafles nocturnes et matinales des éthiopiens sont opérées par les services de sécurité djiboutiennes dans les quartiers populaires de la capitale de Djibouti et sont systématiquement extradés vers l’Ethiopie par les 2 points de frontières djibouto-ethiopiennes de Galafi et de Dawalé.
Par ailleurs, l’on nous informe que les petits commerces et boutiques appartenant aux éthiopiens résidants à Djibouti ont été saccagés après que les forces de l’ordre djiboutiennes ont commencé leur chasse à l’homme.
La situation extrêmement tendue en Ethiopie n’est pas sans conséquence sur la région et sur Djibouti qui est le seul débouché maritime de l’économie éthiopienne et qui entretiennent des relations mixtes troublantes avec la signature en dernier d’un accord militaire bilatéral le 28 avril 2016 qui ne vise autre qu’à la protection mutuelle des 2 régimes dictatoriaux en place à Djibouti et en Ethiopie dirigée par une minorité qui se maintient au pouvoir par la force et la terreur des populations civiles sans défense déjà touchées par la famine et les sécheresses.
Dans le cadre de notre mission de prévention des conflits et de défenseurs des droits de l’homme de la région, nous condamnons fermement cette vague d’arrestations arbitraires et extraditions et exprimons nos profondes inquiétudes face à cette escalade de violence qui se poursuit en Éthiopie avec le risque d’une guerre civile si les massacres des populations civiles continuent dont on dénombre déjà près de 67 morts d’Oromos et de 30 Amharas ainsi que 14 soldats dans les seuls jours de samedi et dimanche 06 et 07 août 2016.
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Le Secrétaire Général de la LDDH :
Said Houssein Robleh
Tél : +32 465 36 11 82