Djibouti / FSD / Tunisie : Les liens entre Guelleh, le cabinet Canonica & Associés, le Fonds Souverain de Djibouti, Slim Feriani et la Tunisie

Depuis plus de vingt-cinq ans, un système politico-financier transnational relierait, selon plusieurs rapports et documents judiciaires, le régime djiboutien, un cabinet d’avocats suisse, des réseaux offshore et des responsables politiques tunisiens. Les ramifications toucheraient le Fonds Souverain de Djibouti (FSD), le cabinet Canonica & Associés, la famille du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, ainsi que l’ancien ministre tunisien Slim Feriani.
1. Guelleh, “parrain de la mafia Qawlaysato” selon certaines sources
Ismaïl Omar Guelleh serait le « parrain » de la mafia Qawlaysato, un réseau criminel djiboutien présenté comme impliqué dans le trafic d’armes, le détournement de fonds publics, la corruption internationale et le blanchiment d’argent lié à des organisations terroristes.
Ces accusations affirment que depuis 1999, l’appareil d’État djiboutien serait entièrement infiltré par les intérêts de ce réseau, au point que des trafiquants d’armes passent des commandes directement auprès de la présidence. Réf. Le rapport final du Groupe d’experts sur le Yémen (S/2017/81) du 31 janvier 2017.
Lois potentiellement violées (selon les documents cités)
- Conventions de l’ONU contre la corruption (UNCAC)
- Conventions internationales de lutte contre le trafic d’armes
- Lois djiboutiennes sur les finances publiques (loi 087/AN/18)
- Legislations anti-blanchiment (GAFI)
2. Le Cabinet CANONICA & ASSOCIÉS : un acteur central du blanchiment selon les rapports fournis
Selon les rapports fournis, le cabinet d’avocats genevois Canonica & Associés jouerait un rôle clé dans le blanchiment de fonds attribués à la mafia Qawlaysato et à la famille Guelleh depuis la fin des années 1980.
Deux sociétés offshore sont citées comme particulièrement sensibles :
- LENGER HOLDING INC (Panama)
- QUADRIFOGLIO COMPANY LTD (Malte)
Selon les documents, Me François Canonica aurait été directeur, actionnaire ou créateur de ces structures et les aurait utilisées pour faire transiter des fonds provenant d’entités publiques djiboutiennes, notamment la Banque centrale de Djibouti et East Africa Holding.
Le cas Fairmont Hôtel de Djibouti : un exemple emblématique
Le dossier judiciaire suisse PT22.005249 (Tribunal civil de Lausanne, 21 septembre 2021) indique que Me Canonica et Me COPT ont affirmé que Haibado Ismail Omar Guelleh, fille du président, était la propriétaire du projet Fairmont Hôtel Djibouti, malgré un investissement public du FSD à hauteur de 75 millions USD.
Or, selon le contrat obtenu auprès du groupe Accor, la société signataire Carnegie Hill Hospitality et le ministère de transport et de l’équipement sont des émanations d’organismes publics djiboutiens, non un patrimoine familial privé.
Les rapports affirment que Canonica aurait présenté à la justice suisse des faux documents fabriqués dans son cabinet et permettant :
- de transformer un actif public en bénéfice privé,
- de dissimuler les bénéficiaires réels,
- de détourner des fonds publics en utilisant des offshores créées à Genève.
Lois violées (selon les rapports fournis)
- Code pénal suisse : faux dans les titres, escroquerie, blanchiment
- Lois fiscales suisses (mesures anti-abus du Tribunal fédéral)
- Loi djiboutienne n°53/AN/09 sur les marchés publics (contournement contractuel)
- Conventions internationales sur le blanchiment (GAFI / OCDE)
3. Le Fonds Souverain de Djibouti : un mécanisme de détournement selon les documents fournis
Le Fonds Souverain de Djibouti (FSD), créé en 2020, est décrit dans les documents comme un outil destiné à attirer l’investissement. Mais selon les rapports fournis, il aurait été utilisé pour :
- détourner des centaines de millions de dollars,
- financer des offshores liées à la famille Guelleh,
- contourner les règles de gouvernance prévues par les Principes de Santiago,
- blanchir des revenus illicites attribués à Qawlaysato.
Les documents citent notamment :
- absence totale d’audit,
- opacité systémique,
- non-publication des comptes,
- ingérence de membres de la famille présidentielle,
- centralisation des flux vers des offshores.
Lois violées (selon les rapports fournis)
- Santiago Principles (GAPP 1, 11, 12, 16, 17, 18)
- Constitution djiboutienne, art. 66
- Code de gouvernance des entreprises publiques (loi 143/AN/16)
- Conventions internationales anti-corruption
Lien à télécharger le rapport: https://drive.google.com/file/d/1jeIiTT3DwpWS1yf_rHW-4p9guxfVoyv9/view?usp=drive_link
4. Slim Feriani : le lien tunisien dans le dispositif
Slim Feriani, ancien ministre tunisien et PDG du FSD entre 2021 et 2025, a été récemment (13 novembre 2025) condamné à 4 ans de prison par contumace en Tunisie pour corruption financière et administrative à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG).
Liens : Kapitalis, Webdo, Mosaïque FM.
Selon les documents fournis, Feriani dirigeait le FSD au moment où les irrégularités et les détournements présumés se sont institutionnalisés.
Il était à la tête d’un fonds :
- infiltré par les intérêts de la famille Guelleh,
- dépourvu de transparence,
- financé par des flux non tracés.
Selon certaines sources non corroborées, des fonds liés à la Tunisie auraient transité par le FSD pendant la direction de Slim Feriani.
5. Les liens anciens entre Djibouti et la Tunisie
Selon des témoins cités dans les documents, le couple Ben Ali / Trabelsi aurait disposé entre 1993 et 2011 de sociétés offshore enregistrées à Djibouti au nom d’une « dame Aïcha » et de son fils « Abdo », membres du RPP. Ces sociétés auraient été déclarées comme actives dans les pierres précieuses et les métaux, un secteur traditionnellement utilisé pour la dissimulation de flux financiers.
Selon des informations non confirmées, ces réseaux tunisiens pourraient avoir continué d’utiliser Djibouti — et plus récemment le FSD — comme plaque tournante financière.
6. Conclusion
En recoupant l’ensemble des éléments tels que présentés dans vos documents, un schéma général apparaît :
- La famille Guelleh contrôle un réseau criminel structuré (Qawlaysato) infiltrant l’État djiboutien.
- Le cabinet Canonica & Associés, via des offshores et des faux documents, a facilité le transfert et le blanchiment des fonds djiboutiens vers l’étranger.
- Le Fonds souverain de Djibouti, loin de jouer son rôle d’investissement national, serait devenu — toujours selon les documents — un mécanisme institutionnalisé de détournement de fonds publics.
- Slim Feriani, en tant que PDG du FSD, se retrouve au carrefour des flux financiers djiboutiens et des scandales tunisiens (condamné en novembre 2025 à 4 ans de prison ferme en Tunisie).
- Les relations historiques entre les milieux politico-financiers tunisiens et djiboutiens semblent s’être prolongées via le FSD.
Ainsi, selon les rapports fournis, l’ensemble dessine une architecture transnationale de corruption reliant Djibouti, la Suisse et la Tunisie, structurée autour de trois pôles :
- la présidence djiboutienne,
- le cabinet Canonica & Associés,
- et des réseaux politiques tunisiens.
Cette configuration constitue l’un des plus vastes systèmes de pillage étatique en Afrique de l’Est.
Hassan Cher
The English translation of the article in French.
Djibouti / FSD / Tunisia: Links Between Guelleh, the Canonica & Associés Law Firm, the Djibouti Sovereign Wealth Fund, Slim Feriani, and Tunisia
For more than twenty-five years, according to several reports and judicial documents, a transnational politico-financial system is said to connect the Djiboutian regime, a Swiss law firm, offshore networks, and Tunisian political figures. Its ramifications reportedly involve the Djibouti Sovereign Wealth Fund (FSD), the law firm Canonica & Associés, the family of Djiboutian President Ismaïl Omar Guelleh, as well as former Tunisian minister Slim Feriani.
1. Guelleh, “godfather of the Qawlaysato mafia,” according to certain sources
Ismaïl Omar Guelleh is described as the “godfather” of the Qawlaysato mafia, a Djiboutian criminal network said to be involved in arms trafficking, embezzlement of public funds, international corruption, and money-laundering linked to terrorist organizations.
These allegations claim that since 1999, the Djiboutian state apparatus has been entirely infiltrated by the interests of this network, to the point where arms traffickers allegedly place orders directly with the presidency.
Ref. Final report of the UN Panel of Experts on Yemen (S/2017/81), 31 January 2017.
Potentially violated laws (according to the cited documents):
- UN Convention Against Corruption (UNCAC)
- International conventions on arms trafficking
- Djiboutian public finance laws (Law 087/AN/18)
- Anti-money-laundering standards (FATF)
2. CANONICA & ASSOCIÉS: a central actor in money-laundering according to the supplied reports
According to the reports provided, the Geneva-based law firm Canonica & Associés has allegedly played a key role in laundering funds attributed to the Qawlaysato mafia and to the Guelleh family since the late 1980s.
Two offshore companies are cited as particularly sensitive:
- LENGER HOLDING INC (Panama)
- QUADRIFOGLIO COMPANY LTD (Malta)
According to the documents, François Canonica was allegedly a director, shareholder, or creator of these entities and used them to channel funds originating from Djiboutian public bodies, including the Central Bank of Djibouti and East Africa Holding.
The Fairmont Hotel Djibouti case: an emblematic example
Swiss judicial file PT22.005249 (Lausanne Civil Court, 21 September 2021) states that François Canonica and Me Copt claimed that Haibado Ismail Omar Guelleh, the president’s daughter, was the owner of the Fairmont Hotel Djibouti project, despite public investment from the FSD amounting to USD 75 million.
However, according to the contract obtained from the Accor Group, the signatory company Carnegie Hill Hospitality and the Ministry of Transport and Equipment are emanations of Djiboutian public entities, not private family assets.
The reports state that Canonica allegedly submitted fabricated documents—produced within his firm—to Swiss courts, enabling:
- the transformation of a public asset into a private benefit,
- the concealment of the real beneficiaries,
- the diversion of public funds via offshore vehicles created in Geneva.
Violated laws (according to the provided reports):
- Swiss Criminal Code: forgery, fraud, money-laundering
- Swiss tax law (Federal Tribunal anti-abuse measures)
- Djiboutian public procurement law n°53/AN/09
- International money-laundering standards (FATF / OECD)
3. The Djibouti Sovereign Wealth Fund: a diversion mechanism according to the provided documents
Created in 2020, the Djibouti Sovereign Wealth Fund (FSD) is officially intended to attract investment. But according to the reports, it may have been used to:
- divert hundreds of millions of dollars,
- finance offshore entities tied to the Guelleh family,
- bypass governance rules set out by the Santiago Principles,
- launder illicit revenues attributed to Qawlaysato.
The documents notably cite:
- total absence of auditing,
- systemic opacity,
- failure to publish accounts,
- interference by members of the presidential family,
- funneling of financial flows toward offshore structures.
Violated laws (according to the provided reports):
- Santiago Principles (GAPP 1, 11, 12, 16, 17, 18)
- Djiboutian Constitution, art. 66
- Public enterprise governance code (law 143/AN/16)
- International anti-corruption conventions
Link to download the report: https://drive.google.com/file/d/1jeIiTT3DwpWS1yf_rHW-4p9guxfVoyv9/view?usp=drive_link
4. Slim Feriani: the Tunisian link in the system
Slim Feriani, former Tunisian minister and CEO of the FSD between 2021 and 2025, was recently (13 November 2025) sentenced in absentia to four years in prison in Tunisia for financial and administrative corruption at the Gafsa Phosphate Company (CPG).
Sources: Kapitalis, Webdo, Mosaïque FM.
According to the supplied documents, Feriani was leading the FSD at the time when the alleged irregularities and diversions became institutionalized.
He headed a fund:
- infiltrated by the Guelleh family’s interests,
- devoid of transparency,
- financed by untraceable flows.
According to uncorroborated sources, funds linked to Tunisia may have transited through the FSD during Feriani’s tenure.
5. Long-standing links between Djibouti and Tunisia
According to witnesses cited in the documents, the Ben Ali / Trabelsi couple reportedly owned offshore companies registered in Djibouti between 1993 and 2011 under the names of a “Mrs. Aïcha” and her son “Abdo,” members of the RPP. These companies were reportedly declared as operating in precious stones and metals—traditionally a sector used for concealing financial flows.
According to unconfirmed information, these Tunisian networks may have continued to use Djibouti—more recently the FSD—as a financial hub.
6. Conclusion
Cross-referencing all elements presented in your documents suggests the following overall pattern:
- The Guelleh family is said to control a structured criminal network (Qawlaysato) infiltrating the Djiboutian state.
- The Canonica & Associés law firm, via offshore companies and allegedly falsified documents, reportedly facilitated the transfer and laundering of Djiboutian funds abroad.
- The Djibouti Sovereign Wealth Fund, far from serving national investment, is described—again according to the documents—as an institutionalized mechanism for diverting public resources.
- Slim Feriani, as CEO of the FSD, stands at the crossroads of Djiboutian financial flows and Tunisian scandals (sentenced in November 2025 to four years in prison in Tunisia).
- Historical politico-financial ties between Tunisian and Djiboutian circles appear to have continued through the FSD.
According to the supplied reports, this forms a transnational corruption architecture linking Djibouti, Switzerland, and Tunisia, structured around three poles:
- the Djiboutian presidency,
- the Canonica & Associés law firm,
- Tunisian political networks.
This configuration is described as one of the largest systems of state-level plunder in East Africa.
Hassan Cher


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