Djibouti : Le Sous-Officier Feu Robleh Farah Robleh, une énième victime de la Mafia Qawlaysato

Djibouti : Le Sous-Officier Feu Robleh Farah Robleh, une énième victime de la Mafia Qawlaysato

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Feu Robleh Farah Robleh était un jeune sous-officier de la Garde-Côtes Djiboutienne. Il faisait partie d’une liste de jeunes Djiboutiens représentant toutes les ethnies du pays, soumise par l’ancien ministre du Budget, Abdoulkarim Aden Cher, au chef actuel de la Garde-Côtes Djiboutienne, le Colonel WAIS OMAR BOGOREH. Recruté au grade de caporal-chef en 2021, il avait rapidement gravi les échelons grâce à son sérieux et son dévouement. Feu Robleh Farah Robleh était également un cousin proche d’Abdoulkarim Aden Cher.

  1. Disparition Inquiétante

Le 23 mars 2025, feu Robleh Farah Robleh a disparu mystérieusement. Au moment de sa disparition, il était en poste à la caserne de la Garde-Côtes Djiboutienne située à l’Escale, à quelques pas du palais présidentiel. Deux jours après sa disparition, sa famille s’est rendue auprès de la direction de la Garde-Côtes Djiboutienne pour obtenir des informations. Cette dernière leur a simplement indiqué que Robleh Farah Robleh avait quitté son service le 23 mars 2025 et qu’il n’était plus revenu depuis.

2. Cette réponse soulève déjà plusieurs interrogations quant à la crédibilité de la direction de la Garde-Côtes Djiboutienne:

a. Absence de Réaction : Comment la Garde-Côtes Djiboutienne n’a-t-elle pas constaté l’absence prolongée d’un sous-officier pendant trois jours sans entreprendre les démarches nécessaires pour clarifier cette absence ?

b. Manque d’Enquête Initiale : Pourquoi aucune enquête n’a été ouverte immédiatement après la disparition d’un sous-officier en poste à la caserne d’Escale, un site stratégique abritant les vedettes de la Garde-Côtes Djiboutienne?

 3. Découverte du Corps

Le 14 avril 2025, soit trois semaines après sa disparition, le corps en décomposition avancée de feu Robleh Farah Robleh a été retrouvé dans la zone marécageuse de l’estuaire de l’oued Ambado, précisément sous un ravin utilisé pour des activités illégales. Ce lieu, connu sous le nom de « Puit 22 », est situé dans une région fréquentée par des trafiquants d’armes et de migrants.

Le corps portait des traces évidentes de torture :

– Des coups de couteau au-dessus des fesses ;

– Des blessures à la tête ;

– Des brûlures sur certaines parties du corps.

La présidence a immédiatement ordonné une sépulture rapide et proposé une compensation financière à la famille. Cependant, celle-ci s’y est fermement opposée, exigeant plutôt l’arrestation des responsables de l’assassinat de leur fils.

 4. Manipulation Politique

Ismaël Omar Guelleh, président de Djibouti, a mandaté Hassan Said Khaireh, chef de la sécurité nationale, ainsi que Omar Abdi Said, ministre du Travail, pour convaincre la famille de feu Robleh Farah Robleh d’abandonner toute poursuite judiciaire et d’accepter ce que l’on appelle localement le « prix du sang ».

Dans une pratique machiavélique bien connue à Djibouti sous le nom de « Shidaarad Gerisa », le régime de Guelleh a accusé un sous-officier de l’ethnie Afar d’être l’assassin de feu Robleh Farah Robleh, un Issa. Cette stratégie vise à créer un bouc émissaire tout en exacerbant les tensions ethniques entre les Afars et les Issas.

5.  Analyse Contextuelle : Pourquoi l’Estuaire de l’Oued Ambado ?

L’endroit où le corps a été retrouvé n’est ni accidentel ni anodin. L’estuaire de l’oued Ambado est un point stratégique pour les trafics d’armes et de migrants. Il sert également de repaire aux malfrats bénéficiant de la protection du régime djiboutien. Ce choix rappelle des pratiques similaires utilisées par des organisations criminelles comme la mafia sicilienne (Cosa Nostra) et les cartels mexicains, notamment dans le cadre de la « Lupara Bianca ».

 6. Lupara Bianca : Une Méthode de Terreur

Ce terme italien, qui signifie « fusil blanc », désigne une forme d’exécution où le corps de la victime est abandonné près de sa famille ou de son lieu de travail. Les objectifs sont multiples :

c. Intimidation : Effrayer la famille et la communauté en montrant que la mafia est omniprésente et que personne n’est à l’abri.

d. Destruction des Preuves : Empêcher la famille de récupérer le corps pour organiser des funérailles et détruire toute preuve pouvant mener aux tueurs.

Ainsi, le dépôt du corps de feu Robleh Farah Robleh dans cette zone révèle une intention claire de provoquer la peur et d’envoyer un message dissuasif.

 7. Pourquoi Feu Robleh Farah Robleh a-t-il été assassiné ?

Les premiers éléments recueillis indiquent que feu Robleh Farah Robleh se sentait de plus en plus menacé depuis le début de l’année 2025. Il confiait à ses amis proches son désir de quitter la Garde-Côtes Djiboutienne, affirmant que son travail devenait dangereux. Selon lui, les côtes et ports de Djibouti étaient devenus des refuges pour des trafiquants d’armes et de migrants protégés par le régime djiboutien. Sa volonté de dénoncer ces pratiques pourrait avoir scellé son destin tragique.

 8. Conclusion

L’affaire de feu Robleh Farah Robleh illustre non seulement la brutalité d’un régime cherchant à étouffer toute voix discordante mais aussi la complexité des jeux de pouvoir impliquant des réseaux criminels protégés par l’État. La lutte contre l’impunité reste cruciale pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

À suivre…

Hassan Cher

English translation of the article in French.

Djibouti: NCO the late Robleh Farah Robleh, yet another victim of the Qawlaysato Mafia

The late Robleh Farah Robleh was a young non-commissioned officer in the Djibouti Coast Guard. He was part of a list of young Djiboutians representing all the country’s ethnic groups, submitted by former Budget Minister Abdoulkarim Aden Cher to the current head of the Djibouti Coast Guard, Colonel WAIS OMAR BOGOREH. Recruited at the rank of master corporal in 2021, he quickly rose through the ranks thanks to his seriousness and dedication. The late Robleh Farah Robleh was also a close cousin of Abdoulkarim Aden Cher.

1.         Worrying disappearance

On March 23, 2025, the late Robleh Farah Robleh mysteriously disappeared. At the time of his disappearance, he was stationed at the Djibouti Coast Guard barracks at L’Escale, a stone’s throw from the presidential palace. Two days after his disappearance, his family contacted the Djibouti Coast Guard for information. They were simply told that Robleh Farah Robleh had left the service on March 23, 2025 and had not returned since.

2. This response already raises several questions about the credibility of the Djiboutian Coast Guard’s management:

a. Lack of reaction: How could the Djiboutian Coast Guard fail to note the prolonged absence of a non-commissioned officer for three days without taking the necessary steps to clarify this absence?

b. Lack of Initial Investigation: Why was no investigation launched immediately after the disappearance of a non-commissioned officer stationed at the Escale barracks, a strategic site housing Djibouti Coast Guard patrol boats?

 3. Discovery of the body

On April 14, 2025, three weeks after his disappearance, the badly decomposed body of the late Robleh Farah Robleh was found in the marshy area of the Oued Ambado estuary, beneath a ravine used for illegal activities. The site, known as “Puit 22”, is located in an area frequented by arms and migrant traffickers.

The body bore clear signs of torture:

– Stab wounds above the buttocks;

– Wounds to the head;

– burns on certain parts of the body.

The presidency immediately ordered a swift burial and offered financial compensation to the family. However, the family firmly refused, demanding instead the arrest of those responsible for their son’s murder.

 4. Political manipulation

Ismaël Omar Guelleh, President of Djibouti, commissioned Hassan Said Khaireh, Head of National Security, and Omar Abdi Said, Minister of Labor, to convince the family of the late Robleh Farah Robleh to drop all legal proceedings and accept what is known locally as “blood money”.

In a Machiavellian practice well known in Djibouti as “Shidaarad Gerisa”, the Guelleh regime has accused a non-commissioned officer from the Afar ethnic group of being the murderer of the late Robleh Farah Robleh, an Issa. This strategy aims to create a scapegoat while exacerbating ethnic tensions between Afars and Issas.

5.  Contextual analysis: Why the Oued Ambado estuary?

The place where the body was found is neither accidental nor trivial. The Oued Ambado estuary is a strategic point for arms and migrant trafficking. It also serves as a hideout for thugs protected by the Djibouti regime. This choice is reminiscent of similar practices used by criminal organizations such as the Sicilian mafia (Cosa Nostra) and Mexican cartels, notably in the context of the “Lupara Bianca”.

 6. Lupara Bianca: A Method of Terror

This Italian term, meaning “white gun”, designates a form of execution in which the victim’s body is left near his family or workplace. The aims are manifold:

c. Intimidation: To frighten the family and the community by showing that the Mafia is omnipresent and that no one is safe.

d. Destruction of evidence: Prevent the family from recovering the body to organize a funeral, and destroy any evidence that could lead to the killers.

Thus, the dumping of the body of the late Robleh Farah Robleh in this area reveals a clear intention to provoke fear and send a dissuasive message.

 7. Why was the late Robleh Farah Robleh murdered?

Initial evidence suggests that the late Robleh Farah Robleh had been feeling increasingly threatened since the beginning of 2025. He confided to close friends his desire to leave the Djibouti Coast Guard, claiming that his job was becoming dangerous. According to him, Djibouti’s coasts and ports had become safe havens for arms and migrant traffickers protected by the Djiboutian regime. His willingness to denounce these practices may well have sealed his tragic fate.

 8. Conclusion

The case of the late Robleh Farah Robleh illustrates not only the brutality of a regime seeking to stifle any discordant voice, but also the complexity of power games involving state-protected criminal networks. The fight against impunity remains crucial if such tragedies are not to be repeated.

To be continued…

Hassan Cher

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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared