Éthiopie : Le président de l’OLF, Dawud Ibsa, a déclaré qu’il y avait de violents combats entre l’OLF et l’armée fédérale éthiopienne.

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Le groupe rebelle Oroma Libération Front – OLF – de la plus grande communauté ethnique éthiopienne a accusé, le vendredi 21 décembre 2018, le gouvernement d’avoir violé un accord de paix historique visant à encourager l’organisation à retourner dans le giron politique.

Le Front de libération des Oromos (OLF) a déclaré que les autorités n’avaient pas respecté les dispositions essentielles de l’accord.

En juillet, le Premier ministre réformiste Abiy Ahmed a retiré l’OLF de la liste des organisations terroristes et, deux mois plus tard, ses dirigeants en exil ont fait un retour triomphal au pays. Les deux parties ont également conclu en août 2018 un accord visant à ouvrir la voie au retour de l’OLF sur la scène politique.

Cependant, l’accord s’est heurté à des difficultés. Le gouvernement a appelé les combattants de l’OLF à déposer immédiatement les armes et a indiqué que certains d’entre eux seraient poursuivis pour des crimes commis pendant la lutte contre le TPLF.

L’OLF le nie et a accusé vendredi le gouvernement de ne pas tenir sa promesse d’intégrer ses combattants dans les forces armées.

« L’OLF était d’accord avec le gouvernement éthiopien sur la formation d’une commission impartiale dont les représentants feraient partie pour enquêter les accusations des crimes des 27 dernières années », a déclaré le président de l’OLF, Dawud Ibsa, à la presse dans sa conférence à Addis-Abeba le 21 décembre 20187.

« Aucun des points n’a été respecté. »

« Certains de nos combattants qui sont déjà entrés dans des camps de désarmement, de démobilisation et de réhabilitation n’ont pas reçu les soins appropriés, et nous ne pouvons pas consulter nos combattants comme s’ils étaient dans des prisons », a-t-il ajouté.

Les Oromos sont le plus important des quelque 80 groupes ethniques de l’Éthiopie, avec 35% du 80 millions d’habitants que compte le pays.

Après la chute du régime marxiste éthiopien de Mengistu Haile Mariam en 1991, l’OLF faisait partie du gouvernement de transition du pays.

Mais après de nombreuses mésententes avec les dirigeants du TPLF, les membres de l’OLF démissionnent et demandent la création de l’État indépendant d’Oromia.

En 1992, l’OLF s’est séparé de la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDPER), puis a entamé une campagne armée contre le régime.

Ibsa a précédemment déclaré que l’OLF comptait environ 2 000 combattants dans le sud et l’est du pays. « Le stationnement de soldats éthiopiens dans nos zones d’opérations a entraîné des conflits entre les soldats de l’état et nos combattants », a-t-il ajouté.

D’ailleurs, les forces armées fédérales de l’Éthiopie stationnées dans le district de Jigjiga ont été déplacées en renfort vers les districts Sud et Ouest de la région Oromo depuis le 22 décembre 2018.

Il y a eu aussi des combattants Amhara qui se sont massés à la frontière Sud de la région Amhara qui dispose une bordure avec la région Oromo. Les Amhara craignent que l’OLF s’en prenne aux habitants Amhara des districts disputés situés entre les régions oromo et Amhara.

Abiy, nommé en avril, a été salué pour ses nombreuses réformes majeures.

Ils comprennent la libération de milliers de dissidents et de journalistes emprisonnés, la conclusion d’un accord de paix avec son rival l’Érythrée et le dévoilement de plans de privatisation de sociétés d’État.

Mais son image a été ternie par les affrontements ethniques à Addis-Abeba et dans des régions reculées de ce pays très diversifié, faisant craindre que le deuxième pays d’Afrique en importance ne se balkaniser.

Hassan Cher �


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared