Djibouti: Plainte contre le gouvernement de la république de Djibouti pour violation préméditée des dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et..

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Ban Ki-Moon - ONU

 

 

 

 

 

 

Union Djiboutienne pour les Droits Economiques, Sociaux et Culturels
UDDESC
&Civils et Politiques
Quartier 4 – Email : uddesc@yahoo.fr – Tél. : +41 78 824 52 69/+41 76 674 00 85

 Réf. : 10/PL/AN2015

A

Monsieur Ban Ki-Moon

Secretary-General of the United Nations
The United Nations
760 United Nations Plaza
Manhattan, NY 10017
Etats-Unis

Voie hiérarchique

Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Palais des Nations
CH-1211 Genève 10, Suisse

 Plainte contre le gouvernement de la république de Djibouti pour violation caractérisée et préméditée des dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et alinéa 3 de l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

A Djibouti, le Président Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, songe à briguer en 2016 un 4ème mandat au mépris de la constitution qu’il a modifié à sa guise. Il avait pourtant promis publiquement dans un journal « Jeune Afrique »  qu’il quitterait le pouvoir en 2016. Il est depuis revenu sur sa parole.

Après 17 années de pouvoir sans partage comme Président et 40 années de pouvoir dans les plus hautes sphères de l’Etat Djiboutien comme chef de Cabinet du Président Hassan Gouled et chef de renseignement et devant à un soulèvement populaire de plus en plus progressive, alors que la contestation de son régime est grandissante au sein d’une population qui compte jusqu’à 65 % de personnes en situation de pauvreté et 57 % en situation d’extrême pauvreté. Le pays se classe 147e sur 169 en termes de développement humain, la pauvreté y est endémique et la richesse est distribuée à la tête du client ou simplement à ceux qui suivent âme et corps le régime de Guelleh !

Une dérive autoritaire est en train de déstabiliser profondément Djibouti, ce qui aurait des conséquences néfastes pour ses habitants mais également pour les intérêts internationaux dans la région à haut risque.

Guelleh ne manque pas de faire usage de tous les moyens possibles afin de tenter à étouffer la grogne du peuple djiboutien.

Ainsi, le gouvernement djiboutien a approuvé mardi 24 novembre 2015 en conseil des ministres un projet de décret portant sur la mise en place des mesures exceptionnelles de sécurité.

Selon un communiqué publié à l’issue de ce conseil, cette décision vise à assurer la protection des biens et des personnes dans une situation de risques terroristes pesant sur l’ensemble de la communauté internationale.

Ces mesures exceptionnelles de sécurité seront applicables sur l’ensemble du territoire de Djibouti y compris dans les eaux territoriales et l’espace aérien, et ce durant 2 mois, note par ailleurs le document.

A cet effet, toutes les forces de défense et de sécurité seront mobilisées pour la surveillance maritime, terrestre et aérienne.

« Primature : Projet N° 5 Projet de Décret portant mise en place des mesures exceptionnelles de sécurité, Extrait.

Le projet de Décret a pour objet la mise en place des mesures exceptionnelles de sécurité, afin d’assurer la protection des biens et des personnes, dans une situation exceptionnelle de risques terroristes pesant sur l’ensemble de la communauté internationale (cf B1-01 et B1-02).

Or, ce décret s’applique à la tête du client et sur des groupes ethniques ou politiques que le président Guelleh ne porte plus dans son cœur.

Les déplacements à l’intérieur du pays à des membres de l’opposition ont été réprimés sévèrement avec des blessés par balle en caoutchouc.

La réunion secrète chez Guelleh et son projet machiavélique

La dernière idée des barons du régime est la plus perfide et la plus dangereuse tant au niveau national que régional.

À la dernière semaine du mois de juin 2015 s’est tenu une réunion secrète dans le palais de Guelleh à Haramous, résidence située au Sud-Est de la capitale. Ce rassemblement avait regroupé autour d’Ismaël Omar Guelleh des absolutistes du régime en uniforme et en civil. Vu que la date fatidique du mois d’avril 2016 s’approche gravement, dans cette réunion le groupe a débattu de toutes les options possibles afin de crédibiliser le 4ème mandat de Guelleh devant l’internationale et le peuple djiboutien. La plupart des intervenants parlent des candidats mercenaires financés avec les deniers publics et gracieusement recomposés après l’élection en fonction de la vraisemblance de leur rôle théâtral au cours de la compagne électorale.

Nonobstant, comme toujours l’esprit pernicieux d’Ismaël Omar Guelleh ne manque pas d’idée chthonien et lugubre. Il propose la mise en place d’un état d’urgence pour ainsi annuler toute élection sous prétexte d’assurer la sécurité et l’existence de Djibouti.

Comment justifier cet état d’urgence et en plus dans un pays  où presque les forces de tous les pays démocratiques de la planète sont présents?

IOG veut faire d’une pierre deux coups. Il compte déclencher une guerre civile entre deux clans Issa : les Mamassans et les odahgobes. Monsieur Guelleh pense de cette manière à la fois justifier son état d’urgence et saper la plateforme clanique Odahgobe.

Les noms des participants de la réunion

Cette assemblée clanique déguisée en séance gouvernementale qui avait lieu dans le palais d’Haramous d’Ismaël Omar Guelleh a regroupé que des dirigeants de la tribu Mamasan, en partant du président au directeur de l’électricité :

Ismaël Omar Guelleh, président de Djibouti – Ismaël Houssein Tani, secrétaire général du gouvernement – Hassan Saïd Khaireh, directeur de la sécurité nationale – Colonel Mohamed Djama Doualeh, commandant de la garde républicaine – Générale Zakaria Cheikh Ibrahim, chef d’état-major de la Défense Djiboutienne – Colonel Wais Omar Bogoreh, Commandant des gardecôtes djiboutiens– Saad Omar Guelleh, directeur du port de Djibouti – Djama Ali Guelleh, etc.. – (A1 – Projet  machiavélique d’IOG pour 2016)

Ziyara de la tribu Yonis-Moussa, membre de l’ethnie Issa.

Plus de 5 mois  le Ziyara de la tribu Yonis-Moussa, cérémonie rituel traditionnel,  est annoncé partout et depuis le 16 novembre 2015, le ministère de l’intérieur a été informé de la tenue du Ziyara (cf. C1 + C2 + C3).

Voilà que le matin du 21 décembre 2015 vers 4h30 uUn important dispositif policier composé de 10 camions de la police nationale ont fait irruption  à l’endroit où était organisé le Ziyara des Yonis-Mousse (odahgobe), à Buuldhuqo – commune de Balbala, un événement culturel, traditionnel où la famille Yonis Mousse se retrouve pour faire des Douas.

La police fait deux morts par balles réelles auprès des civiles de la tribu Yonis-Moussa et  vers 7h du matin arrive sur le lieudit Buuldhuqo des armées conduit par le général Zakaria Cheikh Ibrahim et équipe d’armes lourdes (chars de combat légers, mitrailleuses, etc..) ainsi que la garde républicaine conduite par le colonel Mohamed Djama Doualeh et equipé des voitures blindés avec des 12.7.

L’armée nationale et la garde républicaine tirent sur la population sans sommation à la mitrailleuse et font un carnage.

La répression sanglante se poursuive jusqu’au soir dans les quartiers de la commune de Balbala. L’armée nationale et la garde républicaine empêchent à la population de récupérer les dépouilles de victimes du massacre. Ils sont enterrés dans des fosses communes et dans l’anonymat.

D’après le premier décompte du 23 décembre 2015, la tribu Yonis-Moussa déplore 213 portés disparus (morts + blessés + emprisonnés) – écoute vidéo E7 d’un sage membre de la direction du structure Yonis-Moussa. Nous disposant pour l’instant la liste des noms de huit personnes tuées par balles réelles et photos de 3 morts ainsi que des photos de plusieurs blessés (cf  D+D0+D2+D3)

Les arrestations et les tortures dans la tribu Yonis-Moussa se poursuivent jusqu’aujourd’hui et la fin de la journée du 28 décembre 2015, des civils ont découverts une fosse commune contenant 8 corps criblés des balles à deux pas de la localité de Chebeley, à une dizaine de kilomètres de Buuldhuqo.

Le Xeer-Issa et la conséquence de ce massacre

Le Xeer-Issa, la démocratie pastorale vieille de 6 siècles, dit « si au moins 4 hommes de même clan vous attaquent, ce n’est pas la responsabilité individuelle qui sera en question devant la justice mais du clan ». Cela implique le clan responsable paie le prix du sang et dans le cas contraire la vengeance est autorisée.

Vu que la tribu de l’ordonnateur, Ismaël Omar Guelleh, et les exécutants, Mamasan, ne veut pas reconnaître la faute, le clan des victimes fera une vengeance qui touchera le même nombre des victimes chez la tribu Mamasan.

Dans cette situation, ce sont des innocents de la tribu Mamasan qui perdront la vie ou auront des séquelles corporelles comme ceux de la tribu Yonis-Moussa. Dans ce genre des affrontements les responsables directs sont rarement punis par la loi ou par la vengeance.

Nous sommes en face d’une violation caractérisée et préméditée des dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et alinéa 3 de l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui nécessite une enquête indépendante  internationale.

Cependant, nous nous permettons par la présente de porter plainte contre le gouvernement djiboutien pour violation caractérisée et préméditée des dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et alinéa 3 de l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la mise en place d’une commission d’enquête internationale.

Dans l’attente d’une suite favorable à notre plainte, nous vous prions d’agréer nos salutations distinguées.

 

Fait à Genève, le 28/12/2015

Hassan Cher Hared

Secrétaire général de l’UDDESC                                                                         

ANNEXES :

Documents :

A1 – article annonçant point par point le Projet  machiavélique d’IOG pour 2016 ;

B1-01/02 – Décret instituant l’état d’urgence à Djibouti :

C1-01/02/03 – Note d’information par laquelle les sages de la tribu Yonis-Moussa communiquent au gouvernement la tenue du Ziyara pour le 23-24-25 décembre 2015 ;

C2 – Plan du lieu d’où le Ziyara, rituel traditionnel, sera organisé ;

C3 – comité d’organisation du ZIyara Yonis-Moussa

Images :

D – des civils décédés sous les tirs des balles réelles des forces armées de Djibouti  à Buuldhuqo le 21 décembre 2015;

D0 – Les préparatifs du Ziyara de la tribu Yonis Moussa ;

D1 – des civils blessés sous les tirs des balles réelles des forces armées de Djibouti  à Buuldhuqo le 21 décembre 2015;

D2 – des civils portés disparus le 21 décembre 2015 au cours du massacre à Buuldhuqo le 21 décembre 2015 ;

D4 – Liste provisoire des civils innocents massacrés le 21 décembre 2015

Vidéos :

E0 – Le vice-président de l’USN, la plateforme de l’opposition djiboutienne, Omar ELmi Khaire, dénonce le massacre du 21 décembre 2015 à Buuldhuqo ;

E3 – Le procureur de la république de Djibouti, MAKI OMAR ABDOULKADER, travestie et camoufle le massacre du 21 décembre 2015 mais en plus emprisonne les familles des victimes ;

E4 – Communiqué télévisé du ministre de l’intérieur de Djibouti qui travestie la réalité et camoufle le massacre du 21 décembre 2015 à Buuldhuqo. Djibouti ;

E7 – un sage membre de la direction de la tribu Yonis-Moussa donne le chiffre de 213 personnes manquant à l’appel (morts, emprisonnés, portés disparues, etc…) ;


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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