Kenya: 4 tués par une explosion à Nairobi, quatrième attaque depuis mardi

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Ahmed Godane - chef Al-ShababQuatre personnes ont été tuées et 36 blessées samedi à Nairobi par un engin explosif dans un bus, la quatrième attaque perpétrée en cinq jours au Kenya, la semaine du 50ème anniversaire de son indépendance.

Ces attaques, dont aucune n’a été revendiquée, ont fait depuis mardi 13 morts au total.

« Nous essayons d’établir si l’explosion a été causée par une grenade ou une bombe artisanale, nous voulons également établir si l’assaillant se trouvait dans le véhicule ou si il a jeté son engin », a déclaré samedi le chef de la police de Nairobi, Benson Kibue, sur les lieux de l’attentat.

Selon la police, le bus de 32 places venait du quartier d’Eastleigh, peuplé en majorité de Somaliens ou de Kényans d’ethnie somalie, quand l’explosion s’est produite dans celui de Pangani, voisin d’Eastleigh qui est parfois surnommé « Little Mogadiscio ».

Selon un photographe de l’AFP sur place, ne subsiste de l’arrière du bus qu’une partie du squelette métallique tordu, totalement éventré. Toutes les vitres du bus ont été soufflées et plusieurs voitures qui suivaient ont été touchées par l’explosion.

Ce photographe a vu un corps extrait d’une voiture située juste à droite du bus et très endommagée par le souffle de l’explosion, apparemment puissante.

« J’attendais de pouvoir traverser la rue, quand soudain j’ai entendu une forte explosion et du métal et d’autres morceaux du véhicule ont volé un peu partout, des gens hurlaient », a raconté un témoin, Peterson Mwaura. « Les gens appelaient au secours, ils criaient ».

Le quartier d’Eastleigh est régulièrement la cible d’attentats. En novembre 2012, déjà, neuf personnes y avaient été tuées par une bombe placée dans un bus. L’attentat avait déclenché de graves affrontements entre communautés somalies – tenues pour responsables – et non somalies du quartier.

Le mois suivant, deux grenades lancées contre des mosquées du quartier à quelques jours d’intervalle avaient fait cinq morts et plusieurs blessés et une bombe posée dans la rue avait tué une personne. Trois personnes ont également été blessées en juin dernier par l’explosion d’une grenade jetée dans une foule à Eastleigh.

Selon la Croix-Rouge, la police a dû samedi soir disperser une foule d’émeutiers dans la rue où s’est produit l’attentat, le quatrième en cinq jours au Kenya.

Vendredi soir, une personne avait été tuée et trois blessées par une double explosion, apparemment de bombes artisanales, sur un marché de la localité de Wajir, à une centaine de km de la frontière somalienne.

Mardi dans le département de Garissa (nord-est), huit personnes, dont cinq policiers, avaient été tuées dans une embuscade, à une vingtaine de km de la frontière somalienne.

Jeudi, jour anniversaire du cinquantenaire du Kenya indépendant, une grenade a été lancée – sans exploser – contre un minibus transportant des touristes à Mombasa, deuxième ville du pays, majoritairement musulmane comme le reste de la très touristique côte kényane.

Les attaques se sont multipliées au Kenya depuis que Nairobi a envoyé en octobre 2011 son armée dans le sud somalien pour y combattre les islamistes shebab. Si elles ont majoritairement visé les régions de l’est du pays, qui longent les 700 km de frontière avec la Somalie, Nairobi ou Mombasa ont également été touchées.

L’attaque la plus spectaculaire reste celle menée le 21 septembre par un commando islamiste contre le centre commercial Westgate à Nairobi, qui a fait 67 morts et une vingtaine de disparus.

Mais au moins une cinquantaine de personnes ont également été tuées depuis le début de l’année dans diverses attaques à la grenade ou fusillades, embuscades contre des policiers ou assauts contre des commissariats.

Dans l’est du pays, où les armes sont nombreuses, il est parfois difficile de savoir ce qui relève de la contagion somalienne ou des conflits locaux – autour des pâturages, de l’eau ou du bétail – qui, épisodiquement, dégénèrent en affrontements très meurtriers entre milices adverses, qui s’attaquent parfois à la police.

Copyright © AFP 2013. Tous droits réservés.

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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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