Djibouti: RTD, selon des sources mal informées !

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RTDChers compatriotes, une sagesse populaire djiboutienne dit : « war la helaa talo la helaa », autrement dit, c’est lorsque vous obtenez des renseignements fiables que vous pouvez prendre les décisions convenables. Or dans notre pays, très peu des gens s’intéressent de la fiabilité des informations et des désinformations avec lesquelles on nous intoxique l’esprit à longueur des journées, à commencer par ceux-là mêmes qui nous gouvernent. Bien à avant eux, lorsque le colonisateur mettait en place la radio et la télévision son but consistait à domestiquer l’opinion des sujets « autochtones ». Au lendemain de notre indépendance de 1977, les héritiers du pouvoir des colons ont bien retenu la leçon. « Diviser pour mieux régner », par la terreur, le tribalisme, la distribution de l’argent et la désinformation. Nous rappelons si besoin est le rôle essentiel des médias : informer et alerter les citoyens sur la situation économique, sociale, politique du pays. Instruire et éduquer le public, et non pas distraire les simples d’esprit pour abuser les crédules. Alors que Honoré de Balzac écrivait en 1846 « Quelque rusés que soient les journalistes, ils sont parfois les dupes volontaires ou involontaires de l’habileté » des hommes et des femmes qui sont « dans les hautes régions du pouvoir. ». Or un proverbe somali dit « beeni raad male », un mensonge n’a pas de trace.

Depuis la période coloniale, depuis leur existence, la radio et la télévision djiboutiennes ont toujours été des machines de désinformation et de déformation de la réalité des choses. « A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes. » de John Fitzgerald Kennedy, 1962. De nos jours, les auditeurs de l’unique chaîne audiovisuelle nationale, sont unanimes, ces deux médias gouvernementaux sont une honte et des instruments de propagandes à outrances au service d’un système honni et défaillant. « Si vous n’êtes pas vigilants, les journaux arriveront à vous faire détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment. » Malcolm X, militant des droits civiques, cité dans Propaganda Review. Les gens ne croient pas un mot des intoxications mentales que vous déversées sans conviction sur nous. Vous certifiez et légitimez tous des mensonges et tous des projets aussi insensés et aussi pharaoniques les uns que les autres, lesquels projets nous plongeraient dans le paradis selon vous! On peut les énumérer : Le train transafricain qui reliera Djibouti et Dakar, le pont du siècle qui reliera l’Afrique à l’Asie, ou Djibouti et le Yémen à travers le Bab el-Mande, le méga projet de l’exploitation de la géothermie de Djibouti qui alimentera de l’électricité une grande partie du continent africain… Le dernier en date de ces réalisations futuristes est celle des énergies renouvelables comme l’énergie solaire ou éolienne qui fera de Djibouti le n°1 en Afrique dans le domaine des énergies propres.

Pardon, ma mémoire récuse de restituer toutes ces idioties ! L’écrivain américain Ray Bradbury décrivait le téléviseur ainsi en 1953, « Le téléviseur est « réel ». Il est là, il a de la dimension. Il vous dit quoi penser, vous le hurle à la figure. Il doit avoir raison, tant il paraît avoir raison. Il vous précipite si vite vers ses propres conclusions que votre esprit n’a pas le temps de se récrier : « Quelle idiotie ! ». Alors comment échapper à cette machine à abrutir ? Quelles valeurs estimez-vous léguer à vos enfants et vos familles ? Quelle éducation, quelle culture ambitionnez-vous transmettre à vos progénitures ? Quelle crédibilité voulez-vous jouir dans une société à laquelle vous mentez nuit et jour ? Le prophète, SAW nous a enseigné que tous les caractères sont inhérentes la nature humaine exception faite du mensonge et de la trahison qui ne sont pas héréditaires. Messieurs les journalistes, où avez-vous enfoui la déontologie et le patriotisme ? Il n’est des censures et des tortures plus cruelles que celles que l’on s’inflige sois même. « La faute n’est donc pas au public, qui demande des sottises, mais à ceux qui ne savent pas lui servir autre chose. » écrivait Miguel de Cervantès.

D’autre part, vous consacrez des moyens inhumains, matériels et financiers considérables pour couvrir et diffuser des réunions, des congrès, des cérémonies, des déplacements des officiels, des fêtes des discours creux, pompeux sans importance et les inaugurations des projets bidon. Sachons que « Pour chacune des bonnes raisons de mentir, il y a une meilleure raison de dire la vérité », anonyme. Cependant, bien que vous passiez sous silence, des événements graves se passent quotidiennement sous vos yeux, comme les manifestations de contestation et les meetings rituels de l’opposition qui se tiennent à travers le pays depuis dix mois ; et qui sont relayés par les réseaux sociaux qui comblent votre vide. Plus troublant, vous avez banni de vos ondes la diffusion des conférences religieuses édifiantes des dignitaires religieux véridiques, les plus talentueux du pays. Vous n’évoquez jamais dans vos journaux les arrestations et les emprisonnements arbitraires ainsi que les violations de nuit comme de jour, des domiciles des !gens soupçonnés de connivence avec l’opposition. Violations illégales à la vue de la loi. « Énormes sont les moyens mis en œuvre pour conditionner l’opinion publique, et, dans leur immense majorité, ces moyens – à la fois intellectuels et matériels – sont aux mains des hommes de pouvoir, directement ou par relais, administrativement ou par complaisance. » Claude Julien, journaliste, Le Devoir d’irrespect : articles du Monde diplomatique. Ni silencieux, ni consentants ! Ensemble, nous pouvons faire mieux !

© Abdourahman Houssein Farah

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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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