Djibouti- Somalie- Kenya: les femmes enceintes ne mangent pas de fraises mais… des pierres

Posted on 28 octobre 2013 by Hassan Cher Hared in Actualités, Djibouti, Kenya, Pays, Revue de Presses, Somalie with 448 Comments

C’est bien connu, les femmes enceintes sont sujettes à de nombreuses fringales ! Envie de fraises, de cornichons et… de pierres. Au Kenya, une femme enceinte sur deux mange une variété de pierres friables qui met pourtant en danger leur santé.

Au marché de Githurai, un quartier de la capitale du Kenya, Nairobi, des milliers de femmes enceintes viennent s’achalander en « odowas ».

Les odowas sont une variété de pierres, spécialement friables. Des cailloux qui font particulièrement envie aux femmes enceintes.

« J’ai commencé à manger des odowas un mois après le début de ma grossesse. Aujourd’hui, j’ai accouché mais quand j’en vois, j’en ai toujours envie. » explique Ann Njeri, ancienne consommatrice, à l’AFP.

Joseph Kaara, vendeur d’odawas à Githurai, s’est créé un véritable commerce grâce aux fringales des Kényanes.

« Je vends essentiellement mes pierres aux femmes enceintes. Quand je leur demande pourquoi elles aiment manger ces cailloux, elles me répondent qu’elles pensent manquer de calcium », explique le vendeur.

Pour les médecins de la région, il est fort probable que cette envie peu commune marque un manque en minéraux essentiels, comme le fer ou le calcium.

Pour d’autres par contre, il s’agit uniquement d’une tendance culturelle. Les femmes enceintes s’influenceraient les unes les autres à acheter des sachets de 100 kg d’odowas pour 10 dollars.

Selon la Société Royale Britannique de Médecine et d’Hygiène tropicale, une femme sur deux consommerait des pierres au Kenya. Une habitude qui pourrait devenir très dangereuse. Elles souffrent du syndrome du pica, qui consiste en une forme de trouble alimentaire. Elles risquent de faire de l’anémie et de graves complications intestinales.

« Ce n’est pas sain. Elles remplissent leur estomac avec des cailloux, ce qui ne les nourrit pas. Du coup, elles souffrent de malnutrition » explique le Docteur Odawa.