Djibouti: Mémoire du Martyr Mahamoud Elmi Rayaleh

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Mahamoud Elmi Rayaleh

L’autopsie douloureux et sans résultat !!???

Un souvenir vivant

Choqué par la mort subite de notre cher fils alors qu’il était en très bonne santé avant son arrestation mais aussi à la veille de sa mort et des nombreux indices douteuses, la famille du martyr Mahamoud Elmi RAYALEH s’est mise à la recherche de la vérité. La famille s’est donc adressée au Procureur General pour qu’une autopsie médico-légale soit ouverte. Par le biais de la Gendarmerie Criminelle et en présence de la famille, le Procureur a ordonné une analyse du corps. La requête a été transmise à l’Hôpital Peltier. Le seul médecin légiste à qui cette demande a été destinée a précisé que la famille demande à ce qu’une autopsie soit effectuée et non une analyse du corps. Les intéressés retournent de nouveau au palais de justice pour modifier l’erreur sur l’objet de la demande. Le procureur a modifié l’objet et a marqué « autopsie ».

Le temps passe, la souffrance s’amplifie; la mauvaise nouvelle se répande rapidement mobilisant proches, amis, collègues et beaucoup d’autres pour des intérêts différents sont venus en masse devant la morgue et à l’extérieur de l’hôpital et selon les employés de sécurité de l’hôpital, de dizaines des agents SDS s’infiltrent dans la foule. Comme ce n’était pas l’heure de visite à l’hôpital, ils étaient contraints de présenter leurs cartes de service pour y accéder. Vers 13h, le corps a été passé au scanneur. Il est à souligner que faute de moyen logistique, nous étions obligé de transporter la dépouille à pied et sous le soleil accablante d’été depuis la salle de morgue jusqu’à la salle de scanner qui sépare une distance environ 100m.

L’analyse du scanneur n’a révélé aucune présence d’hémorragie interne pouvant entrainer la mort subite du défunt. Un autre médecin expérimenté et âgé, présent sur le lieu lors de l’examen du corps par le scanneur, a suggéré qu’il n’est pas nécessaire de procéder de prélèvements sur le corps dans la mesure où le corps ne présente pas de fracture pouvant provoquer une hémorragie interne sachant que la preuve est là car les écoulements du sang viennent seulement, par expérience, d’une hémorragie ou d’un choc et le dégonflement de pieds est dû souvent à un empoisonnement.

Néanmoins, le docteur a continué son travail pour pouvoir déterminer la cause de la mort. La famille appuyée de deux agents de la morgue ramène à nouveau le corps à la morgue. C’était difficile et souffrant de voir le corps de leur fils qui se trouvait dans un tel état, vraiment la morgue ce jour-là, c’était très chaud même le ventilateur ne marchait pas à part le frigo et on sentait l’exécrable.
La famille a demandé au docteur qu’un proche du défunt assiste à l’autopsie mais il a répondu que personne n’y est autorisé.

Vers 14H, le docteur commence à effectuer l’autopsie chirurgicale dans la morgue et il a prélevé le sang, l’urine, un échantillon du foie et du cœur ainsi que le reste aliment qui se trouvait encore dans le ventre. Le travail n’a pas été facile, découper le corps, faire de prélèvement puis recoudre afin de lever le mystère de cette tragédie. Tout le monde attend impatiemment les résultats de l’autopsie.

Il à bientôt fini de rédiger son rapport et vers 17H, il sort de son bureau et explique les faits devant la famille en présence des gendarmes ; il conclut : « le défunt n’avait pas eu une maladie antécédente ni une maladie survenue subitement, alors les causes exactes de la mort vont être déterminées à partir de l’analyse de résultats de ces prélèvements. Les analyses ne peuvent se faire ici donc les échantillons seront envoyés à l’étranger dans de laboratoires modernes ».

Le gendarme a demandé au Docteur de le voir en privé et il a répondu « je n’ai pas un secret à vous cacher et j’ai dit seulement ce que j’ai constaté ». La famille lui réclame une copie du rapport d’autopsie et le docteur a rétorqué qu’il n’est pas en droit de nous donner car le procureur a mandaté les gendarmes puis il a remis le rapport et les prélèvements à ces derniers.

Le gendarme a pris les prélèvements dans sa voiture chaude sans se soucier de l’impératif de conserver le sang à un degré inférieur à moins 40, il s’est dirigé à la gendarmerie du Nord comme si il y a un laboratoire spécial là-bas et là il a été rejoint par des membres de la famille du défunt toujours pour demander une copie du rapport mais la réponse reste négative et ils se font consoler que la copie leur sera remise par le procureur.

On est rentré dans un circuit infernal. La famille est retournée frustrée à la morgue. Vers 19H juste après Magrib, les gendarmes sont arrivés à nouveau devant la morgue et demandent de signer un papier à mainlevée afin de prendre le corps mais la famille a catégoriquement refusé et a exigé une copie du résultat. Un responsable des agents de sécurité de l’hôpital Peltier est venu appuyer la demande du gendarme. Ils voulaient se débarrasser le plus vite possible du corps mais la famille a insisté pour savoir la cause de la disparition de leur fils.

Demander une copie du rapport d’examen est-il contraire à la loi ? Demander la vérité est-elle hors la loi ? Beaucoup de questions sans réponse.

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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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