Djibouti : Global Djibouti Diaspora, service de renseignement extérieur de Guelleh ou cellule terroriste?

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Global Djibouti Diaspora - cellule terroriste de GuellehEn janvier 2016 le journal Africa intelligence avait parlé du projet de la création d’un service de renseignement extérieur djiboutien sur proposition d’Ismaël Omar  Guelleh (lien : https://www.africaintelligence.fr/LOI/politique-pouvoirs/2016/01/22/iog-se-dote-d-un-service-de-renseignement-exterieur,108126798-ART). En effet, le projet a depuis bien avancé et c’est le colonel Mohamed Djama Doualeh, le chef de la  garde républicaine, qui commandera ce nouveau service conjointement avec Hassan Saïd Khaireh, le directeur du service de la documentation et de la sécurité – SDS, la police politique de Guelleh.

N’ayant pas les moyens financier et technologique pour faire des écoutes et des suivis à l’extérieur du pays sur les activités des opposants djiboutiens exilés et les autres personnes cibles, c’est les moyens humains qui sera le fer de lance du travail de ce nouveau service de renseignements.

Des associations, ONGs, sociétés de commerce et des bureaux de la diaspora de certains pays voisins serviront des points de relais aux actions de ce service de renseignement extérieur.

L’une d’elles vient d’être crée le 14 juillet 2016 au ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale sous la dénomination « Global Djibouti Diaspora » (http://www.hch24.com/actualites/09/2015/djibouti-global-diaspora-djiboutienne-la-police-politique-exterieur-du-regime-de-guelleh/).

Cette ONG aura des bureaux en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient, à Mogadiscio, Hargeisa et en Éthiopie. Officiellement l’ONG sera chargée de faciliter la circulation des documents et des fonds entre les éléments de la diaspora qui comptent investir ou construire au pays  et l’administration djiboutienne.

Mais en réalité le régime djiboutien se servira de cette association pour camoufler les activités du service de renseignement extérieur. Des agents dormants exilés en Occident sous des fausses nationalités et des faux noms collecteront les données nécessaires. Trois membres de Global Djibouti Diaspora, installés dans des pays occidentaux, ont bénéficié d’une formation sur les cryptages des communications de la part d’un expert chinois détaché auprès de la société étatique des télécommunications, Djibtelecom SA.

L’ONG aura en plus la charge de recruter des éléments qui mèneront des cations de terrorismes à l’égard des opposants djiboutiens exilés en Occident comme le cas de Houssein Philo – résident à Rennes en France – dont un recru en provenance des pays scandinaves avait mené un attaque contre sa maison pendant son absence. D’après des sources proches de Guelleh Idriss Omar, neveu d’Ismaël Omar Guelleh, et chargé de la supervision du développement de Global Djibouti Diaspora, l’ONG devra aussi collecter des informations sur les opposants éthiopiens, tels que ONLF – Ginbot 7 et OLF, pour le compte du Département Révolutionnaire Centrale des Renseignements éthiopiens et Global Djibouti Diaspora va aussi espionner les visiteurs des ambassades des Emirats Arabes Unis, de l’Egypte et l’Erythrée stationnés dans les pays occidentales. Ces dernières taches seront réalisées en lien avec l’accord militaire et sécuritaire entre Djibouti et l’Ethiopie (http://partidemocratedjiboutien.org/?p=52).

Opérant dans l’illégalité totale, le rôle du ministère des affaires étrangères djiboutien a la charge d’attribuer le titre diplomatique à tout membre de l’ONG qui aura des pépins dans leurs missions obscurs. D’ailleurs, le fils du frère d’Ismaël Omar Guelleh, Guelleh Idriss Omar, enregistré auprès du ministère des affaires étrangères djiboutien mais chargé de la monopolisation de la diaspora djiboutienne, avait, avec le concours de Faïsal Houssein Nour, un proxénète installé en Norvège, violé une jeune fille sans être inquiété grâce sans immunité diplomatique (http://www.hch24.com/actualites/02/2016/djibouti-norvege-faisal-houssein-nour-du-proxenetisme-au-renseignement-exterieur/).

Les pays occidentaux sont au courant des manoeuvres terroristes du régime tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais ils  voient la dictature de Guelleh comme un  rempart face à l’avancée de l’extrémisme religieux, dans un contexte de terreur extrémiste international.

La preuve, dans les années 1970 des dictatures sud-américaines (Argentine, Chili, Uruguay, Bolivie, Paraguay, Brésil) avaient étendu la répression d’opposants dans des pays amis dans le cadre d’un projet connu sous le nom de « plan condor », structure de coordination répressive.

Beaucoup des exécutions ou enlèvements (89) ont été perpétrés en Argentine, où de nombreux Uruguayens, Chiliens et Paraguayens ayant fui leur pays vivaient comme réfugiés politiques.

A cette époque, Henry Kissinger était le chef de la diplomatie américaine et les Etats-Unis voyaient dans les dictatures un rempart face à l’avancée de la gauche, dans un contexte de Guerre froide.

Des documents américains des National Security Archives établissent une grande coopération entre pays membres du Plan Condor. Les services uruguayens étaient par exemple autorisés à supprimer un opposant en Argentine ou à demander à la junte argentine de le faire disparaître.

Le Plan Condor prévoyait trois phases, d’après les documents déclassifiés. Premièrement, l’identification des opposants. Deuxièmement, leur élimination ou leur enlèvement dans les pays sud-américains.

La troisième phase, la neutralisation d’exilés en Europe ou à l’extérieur de l’Amérique du sud qui a finalement été suspendue après l’attentat mené par un agent des services chiliens contre Orlando Letelier.

Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, a été tué lors d’un attentat à la voiture piégée à Washington le 21 septembre 1976, considéré comme l’une des premières attaques terroristes sur le sol américain.

Des opérations étaient en préparation en France et au Portugal. Mais il y a eu des fuites et tout a été annulé.

Nous demandons aux démocrates djiboutiens de fournir les noms, l’adresse et les photos des membres de Global Djibouti Diaspora exilés en Occident afin de pouvoir constituer des dossiers que nous soumettrons la justice des pays occidentaux.

Hassan Cher Hared


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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