Soudan du Sud : L’insécurité alimentaire au Soudan du Sud s’aggrave alors…

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Les efforts déployés pour distribuer aux agriculteurs, aux éleveurs et aux pêcheurs du Soudan du Sud des kits de survie visant à sauvegarder leurs moyens d’existence sont menacés par le manque de financement, aggravant le risque de famine dans certaines parties du pays, a mis en garde la FAO aujourd’hui.

A ce jour, l’Organisation a reçu 42 millions de dollars des 108 millions sollicités dans le cadre du Plan d’intervention d’urgence révisé pour 2014. Les contributions reçues ont permis de venir en aide à plus de 205 000 ménages vulnérables – soit plus de 1,2 million de personnes – avec des kits de survie constitués de semences de cultures de base et de légumes, de matériel de pêche, de traitements vétérinaires et de vaccins pour le bétail.

Les distributions d’urgence de la FAO se font à un rythme dix fois plus élevé que l’an dernier. L’Organisation a fourni, dépensé ou engagé l’ensemble des fonds qu’elle a reçus, et les ressources sont désormais épuisées. La FAO sollicite 66 millions de dollars d’urgence pour pouvoir étendre son aide aux populations et les aider à subvenir à leurs propres besoins en pleine crise.

« Deux autres millions de personnes, ou 345 000 ménages vulnérables, pourront bénéficier d’une aide si nous recevons des fonds supplémentaires », a déclaré Jeff Tschirley de la Division FAO des opérations d’urgence et de la réhabilitation.

« Nous ne pouvons nous permettre d’attendre l’aggravation de la situation déjà extrêmement critique ou la proclamation d’une famine pour intervenir car nous savons d’ores et déjà que ce sera trop tard. Il nous faut agir dès aujourd’hui pour sauver des vies et des moyens de subsistance ».

La Représentante de la FAO au Soudan du Sud et vice-coordonnatrice humanitaire des Nations Unies sur place, Sue Lautze, a insisté sur l’importance des kits de sauvegarde des moyens d’existence pour le pays, où jusqu’à 95 pour cent de la population dépend de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage pour satisfaire ses besoins alimentaires et économiques.

« La distribution des kits permet aux pêcheurs de pêcher, aux agriculteurs de semer et aux éleveurs d’assurer la santé de leurs troupeaux, ce qui leur procure du lait, des légumes, de la viande et du poisson, et a permis à une bonne partie de la population de survivre jusqu’à présent », a-t-elle ajouté.

Augmentation de l’insécurité alimentaire

En mai, quelque 3,5 millions de personnes (près d’un habitant sur trois) étaient victimes d’insécurité alimentaire à des niveaux de crise ou d’urgence, et ce nombre est appelé à augmenter, s’élevant à 3,9 millions (soit 34% de la population totale) de juin à août 2014.

Plus de 1,5 million de personnes ont abandonné leurs logements depuis le début des conflits à la mi-décembre, et la situation a été exacerbée par le démarrage de la saison des pluies en juin. Entretemps, de violents affrontements continuent d’être signalés dans certaines zones malgré la signature d’un accord de cessation des hostilités en mai.

« Le meilleur moyen d’empêcher la famine au Sud-Soudan est d’arrêter les combats », a déclaré Mme Lautze. « La violence est le facteur principal qui risque de transformer la famine en réalité ».

L’avenir

La FAO a intensifié ses opérations au Sud-Soudan depuis mars 2014, aux côtés du Programme alimentaire mondial et de l’UNICEF pour atteindre certaines des communautés les plus isolées, en expédiant des kits de survie par parachutage, pont aérien et camion.

Jusqu’à présent, plus de 329 000 kits ont été distribués grâce au soutien de la Belgique, du Canada, du Danemark, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, ainsi que du Fonds africain de solidarité, du Fonds humanitaire commun des Nations Unies et des propres ressources de la FAO. La composition des kits et leur adéquation aux conditions locales est essentielle. La FAO travaille en étroite coopération avec les partenaires logistiques afin de veiller à ce que les kits apportent une aide immédiate à la population.

La distribution de fourneaux économes en combustible démarrera au cours des prochaines semaines, dans le but de réduire le risque de violence sexuelle contre les femmes contraintes à aller ramasser du bois de feu dans des zones reculées et lutter ainsi contre le risque de déforestation.

« Des camps ont surgi au beau milieu de nulle part et les femmes prennent des risques inacceptables pour aller chercher du bois, parcourant parfois des kilomètres », a expliqué Mme Lautze.

« Je suis extrêmement fière de l’équipe de la FAO au Sud-Soudan en ce moment. Ils ont travaillé sans relâche depuis le début de la crise, et beaucoup continuent à risquer leur vie pour dispenser une assistance servant à sauver des vies et des moyens d’existence », a-t-elle ajouté.

L’Organisation s’efforce également d’empêcher une escalade de la crise en 2015 en faisant en sorte que les agriculteurs soient prêts pour la campagne d’ensemencement de l’an prochain grâce au prépositionnement de semences, d’outils agricoles, de vaccins et de fourneaux économes en combustible.

« Un secteur agricole prospère est crucial pour la paix et le développement à long terme au Sud-Soudan, » a souligné Mme Lautze.

Au total, les organisations des Nations Unies et leurs partenaires n’ont reçu que 50 pour cent du 1,8 milliard de dollars requis dans le cadre du Plan de réponse à la crise 2014 pour effectuer les interventions humanitaires d’urgence dans le pays.

newspress


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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