Djibouti : La diabolisation d’une composante de l’USN est-elle une arme efficace ?

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négociation UMP - USNLa politique a ses usages, ses dogmes, ses règles et ses exigences. Elle est faite d’ambitions, de combats, de stratégies, de manœuvres tactiques et surtout d’imaginations. Actuellement, la confrontation politique laisse sur le carreau, tout comme la théorie Darwinienne de l’évolution par la sélection naturelle du « survival of the fittest », tous ceux manquant d’un faisceau de roueries, de fourberies, de duplicité et d’emmêlement. Depuis Machiavel, la rupture profonde mettant en branle le mécanisme de l’univers relationnel entre les vertus morales et les vertus politiques constitue un pas supplémentaire dans la sempiternelle question : la politique n’a-t-elle pas pour fin non pas la morale mais la gloire ? Dès lors, tous les moyens sont bons pour la conservation ou la quête du pouvoir. Y compris la diabolisation. Difficile de se retrouver donc dans un méli-mélo de rumeurs, de désinformations et de spéculations. Bienvenue dans le monde de cet incessant tourbillon de la diabolisation.

Vieille méthode en politique qui, épousant parfaitement la thèse de Machiavel, utilisée à outrance par les tenants du pouvoir pour tout d’abord discréditer, ensuite affaiblir et enfin neutraliser toute opposition en la disqualifiant, consiste en un système, rôdé, diffus de mots qui tuent et abattent sans effusion de sang. Les circonstances varient mais la façon d’agir reste la même. Du vent, de la fumée, du bruit et du verbatim. Ce procédé dispose d’une large palette d’étiquettes qui, au minimum, altèrent la réalité, au pire, fabulent et dont l’élasticité détonne : impérialiste, fasciste, xénophobe, islamiste, intégriste, raciste, tribaliste, … Cette méthode constitue en une dramatisation orchestrée, transformant en diable, donc en l’incarnation du Mal, tout adversaire. Autrement, une division des gens en Bien et en Mal. Les diabolisateurs prenant la posture du représentant du Bien et les diabolisés celui du Mal.

Cette pratique courante, inhérente à la vie politique, fonctionne à plein régime, ici, tout comme ailleurs. La stigmatisation d’une partie de l’USN n’a rien de surprenant. Elle suit une logique. Celle des déclarations paniquardes de l’UMP pataugeant dans les rebuts et les rognures de leurs combines et voulant se défaire de l’Union pour le Salut National avant les élections présidentielles de 2016.

Avant, c’était « l’anti-Dafisme », présentant son parti comme un parti tribaliste afin de faire peur et surtout d’empêcher aux nouvelles générations de connaitre et de comprendre le MRD, un de plus ancien parti de la coalition. Souleiman London, Haissama, le député Djama, Saada Farah Badar, pour ne citer qu’eux, montrent parfaitement qu’il s’agit d’argument bricolé.
Ensuite, ce fut au tour du MoDeL, dernier arrivant sur la scène politique, d’être calomnié en un parti islamiste pour créer l’indignation morale chez la population. La lutte contre l’islamisme représente l’arme massue des dictateurs leur servant d’alibi. « Il n’y a pas de parti islamiste en réalité au sein de l’USN. C’est le discours du Chef de l’Etat qui essaie de diaboliser de telles ou telles composantes de l’USN. (…) Il traite le parti MoDeL d’islamiste alors qu’il n’en ait rien. Le MoDeL est un parti comme un autre. Son statut en témoigne. Sa direction est composée de cadre Djiboutiens tout à fait francophone, tout à fait laïc. Certains font leur prière comme d’autres dans d’autres partis font leur prière mais cela ne fait pas de ces gens là des islamistes. Non, non, c’est une composante normale comme une autre » dixit Daher Ahmed Farah.

Depuis peu, c’est au tour du RADDE, d’être présenté comme « collabo » l’objectif étant cette fois-ci de faire haïr. Emmené par un trio dynamique, entouré d’une myriade de jeunes, le RADDE a apporté de la fraîcheur, du sang neuf en 2012 lors de la campagne municipale, écrasant l’UMP et surtout un souffle nouveau aux législatives de 2013. Depuis, son enracinement dans le pays fait craindre plus d’un au pouvoir. En témoigne la tournée magistrale de son président au sein de la diaspora Djiboutienne.
La population n’est plus manipulable. Et pour cause. Se creuse un fossé béant entre la maturité politique des Djiboutiens et l’infantilisme sans esprit et sans morale dans lequel clapote le pouvoir en place. Pas la peine de chercher à séparer le bon grain de l’ivraie. Vous vous fourrez le doigt dans l’œil, parce qu’au sein de l’USN, il n y en a pas. «La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe» dit l’adage populaire. Le ridicule ne tuant pas, ne reste plus qu’une autre composante de l’USN soit traitée de « fascistes ». Tiens, tant qu’on y est pourquoi pas des Houthis ?
Nous n’avons pas besoin de perroquets zélés ni de foutriquet ne descendant pas de son Aventin et ayant un goût prononcé pour la polémique. Mais d’une CENI qui nous départage. Le 4 mai, ce n’est que dans 11jours. Tic, tac, tic, tac…, le compte à rebours touche à sa fin bientôt !

LA CENI OU RIEN !
SI IOG EST aimé
Qu’il descende sur le ground !
Ninki ro’on uun baa reerka uu hadhi !
XAJI GUELLEH émoticône wink : 1 HOMME, 1 VOIX !
MA FAHAM’TA ? 1 PT C TT !

De Kadar Abdi Ibrahim, enseignant de mathématiques à l’université de Djibouti


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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