Djibouti : projets et passe-passe du réseau mafieux tentaculaire d’Ismaël Omar Guelleh

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1. La dictature a pour objectif de mettre les ressources et les richesses du pays à la disposition d’un groupe d’individus restreint (oligarchie), au détriment de l’ensemble de la nation.
La dictature étiquette la population en différentes catégories en les numérotant : 1-2-3-4-5….Elle baisse ou augmente l’effectif de certaines d’entre elles aux grés des événements, tribalise toutes les charges et les fonctions de l’ETAT.

2. La dictature utilise les institutions publiques (administration, justice, investisseurs et institutionnels, médias…) en les mettant sous tutelle et en les détournant de leurs fonctions premières pour les mettre au service de cette oligarchie. C’est pour cela que la dictature est dans un premier temps difficilement attaquable : elle reste dans le cadre de la loi, mais en la détournant de son esprit pour n’en retenir que la lettre, ce qui rend vain ou hypothétique toute poursuite. Les lois existantes sont complétées ou remplacées par d’autres lois plus favorables aux intérêts des oligarques.

3. La dictature s’appuie également sur le réseau de médias et des négociants. Ceux-ci, bien qu’ayant des activités commerciales dans différents secteurs, contrôlent la quasi-totalité de l’économie du pays, non pas uniquement pour gagner de l’argent, mais surtout pour ne pas laisser de place à des nouveaux commerçants qui risqueraient de remettre en cause la dictature. Tout discours différent est aussitôt ridiculisé par l’ensemble des ténors du pouvoir en place. Par un martèlement du discours officiel permanent et étendu à tous les médias, l’individu finit par douter de ses propres pensées et n’ose plus remettre en question le discours universel de la dictature. Profitant d’une couverture médiatique universelle, la dictature peut mentir à tout instant, en toute occasion, et à tout propos, sans risquer d’être contredite. Les médias reprennent même les contre-vérités les plus grossières au premier degré, sans oser le moindre commentaire.

4. La dictature s’attache à dissoudre, décrédibiliser ou à rendre impuissants tous les corps intermédiaires et de manière générale tout ce qui peut créer du lien social. L’individu doit se retrouver seul et isolé face au pouvoir.

5. La dictature officielle s’emploie à désespérer les individus. Toute possibilité d’amélioration des conditions de vie est présentée comme impossible. La dictature présente la réussite des oligarques comme étant de leur seul fait personnel. Elle présente l’échec social des individus et leur incapacité à améliorer leur niveau de vie comme étant de leur seul fait, alors que tout est mis en œuvre, à tous les étages de la société, pour transférer les richesses des individus vers les oligarques.

6. La crise n’est pas un accident dans l’histoire de la dictature, elle est pour les pays les plus avancés dans cette voie une étape franchie dans le transfert des richesses des individus vers les oligarques. Après avoir capté le maximum d’argent possible et avoir poussé les individus à s’endetter à long terme au-delà de ce qu’ils pouvaient payer, les oligarques doivent passer à un stade supérieur pour continuer à s’enrichir. Les oligarques vont maintenant accélérer la captation des richesses de l’état, et pousser l’état à s’endetter à long terme au-delà de ce qu’il peut payer, de façon à pouvoir profiter de cet argent sous forme de subventions diverses, de prêts, de défiscalisation, d’exonérations de charges, de baisse de TVA, etc…

7. Pour favoriser le transfert des ressources de l’état vers les oligarques, les dépenses des états doivent être gonflées.

8. La dictature crée de façon délibérée une stratégie de la tension sociale, en ne laissant à ses adversaires d’autres choix que l’humiliation ou la violence. En stigmatisant, criminalisant et manipulant la violence résiduelle, la dictature peut ensuite légitimer un contrôle renforcé des individus et une réduction progressive des libertés. Cette stratégie est destinée à anticiper les risques de rébellion liés à la montée généralisée de la pauvreté, et aux noyaux de contestation qui ne manqueront pas de se créer devant le désespoir grandissant. En généralisant la violence policière et en la présentant comme normale (multiplication des gardes à vue et des procédures humiliantes, des coups, des bavures), en durcissant les peines de prison et les amendes, on cherche également à faire peur aux individus, qui n’oseront plus se rebeller, de peur d’avoir affaire à une justice brutale et injuste.

9. Le tout numérique permet un fichage de toute la population et un contrôle généralisé de toutes les conversations téléphoniques, SMS, emails, sites internet. Tous les membres d’organisations hostiles au pouvoir sont filmés en détail par la police lors des manifestations. Toutes les procédures pénales possibles seront utilisées systématiquement pour décourager les individus ou organisations d’exprimer par quelque moyen que ce soit des idées contraires à celles de la dictature, ou de mettre en cause l’un de ses responsables.

10. La dictature, avec la complicité de ses médias relais, utilise ou crée en permanence des événements pour faire diversion, empêcher que l’attention des individus se cristallise sur leur mécontentement personnel, et différer éternellement toute résolution possible des problèmes sociaux. Ces événements renforcent et légitiment le rôle de la dictature comme unique rempart entre l’individu et un monde extérieur caricaturé jusqu’à la paranoïa, d’où ne ressortent plus que des dangers potentiels.

11. Quand le transfert intérieur des richesses est en passe d’être achevé et que la contestation ne peut plus être contenue par le contrôle policier, c’est alors à l’armée de prendre le contrôle du pays et d’éliminer durablement et de la façon la plus directe toute résistance. La dictature constitutionnelle rejoint alors toutes les dictatures du monde, mais nombreuses seront encore à ce moment les personnes qui penseront que ce qui est arrivé devait arriver, et après avoir écrasé toute résistance intérieure et exploité toutes les ressources du pays, pour continuer à augmenter la richesse des oligarques, la dictature fera croire à la population qu’il n’y avait eu, à aucun moment, la possibilité de faire autrement.

Medias des citoyens
Ni consentants, ni indifférents
Ensemble, nous pouvons faire mieux

Abdourahman Houssein Farah

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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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