Éthiopie / Somalie : En février 1978 la guerre de l’Ogaden a pris un nouveau tournant

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Entre le 23 juillet 1977 et le 23 mars 1978, l’Éthiopie et la Somalie se sont engagées dans un bref conflit territorial au sujet de la région de l’Ogaden, située entre les deux pays et revendiquée par les deux côtés. Ce conflit a toutefois eu une signification plus importante que les différends territoriaux, car l’Éthiopie a été soutenue par l’Union soviétique et la Somalie a été soutenue par les États-Unis, portant ainsi la guerre froide à l’Afrique orientale.

Bien avant le conflit de 1977, la région de l’Ogaden avait fait l’objet de différends. Après la Seconde Guerre mondiale, alors que l’Éthiopie était du côté des Alliés contre les puissances de l’Axe, la Grande-Bretagne a renoncé à sa revendication sur les régions Hawd et l’Ogaden. Lorsque le Somaliland britannique est devenu partie de la nouvelle nation indépendante de la Somalie en 1960, le gouvernement de Mogadiscio a pris le contrôle sur la région. Ils ont intensifié leur contrôle lorsqu’un coup d’état militaire a mené à l’assassinat du président somalien, Abdirashid Ali Sharmarke, et à la prise de contrôle de la nation par l’armée en 1969.

Pendant ce temps en Éthiopie, l’empereur  Hailé Sélassié a été renversé en septembre 1974 par le conseil militaire connu sous le nom de Derg. La nation était en désordre en conséquence et de nombreux mouvements séparatistes opposés au Derg ont émergé de l’incertitude politique. L’un de ces groupes, le Front de libération somalien occidental- ONLF, composé de Somaliens vivant dans la région d’Ogaden en Éthiopie, a appelé à l’annexion de la zone qu’ils contrôlaient en Somalie.

En 1977, Mengistu Hailé Mariam est devenu le chef du Derg, qui contrôlait maintenant toute l’Éthiopie. Le Derg a violemment réprimé tous les éthiopiens et, en particulier, le Front de Libération Somalien Occidental et ses partisans. À ce stade, ils avaient érigé en Éthiopie un état marxiste et l’ont alliée avec l’Union soviétique.

Le gouvernement somalien, qui avait déjà reçu de l’aide considérables de la part du soviétique, fournissait maintenant des armes et des fournitures au FLSO. En juillet 1977, l’Armée nationale somalienne composée de 35.000 hommes, dirigée par Mohamed Siad Barre et aidée par 15.000 miliciens du FLSO, envahit la région éthiopienne de l’Ogaden. L’armée somalienne fait un pas de géant et occupe rapidement la région parce qu’elle avait une artillerie et une force aérienne supérieures en raison de l’aide militaire soviétique antérieure.

Les Soviétiques alimentent également leur nouvel allié, l’Éthiopie. Après avoir tenté sans succès de négocier un cessez-le-feu, ils ont mis tout leur soutien du côté de l’Ethiopie, apportant 15.000 soldats cubains ainsi que des «volontaires» des autres nations communistes comme la Corée du Nord et le Yémen. En réponse, les Somaliens ont demandé et reçu l’appui des États-Unis.

Lorsque le conflit a commencé en juillet 1977, l’Éthiopie ne contrôlait qu’environ 10% de la région de l’Ogaden. Avec une aide soviétique plus grande et plus cohérente, cependant, ils ont repris le dessus et repoussé l’armée somalienne et ses alliés du FLSO. En octobre, les Somaliens ont tenté leur offensive la plus significative pour capturer la ville éthiopienne de Harar. Ils ont fait face à 40.000 soldats des troupes éthiopiens et 11.000 soldats cubains, soutenus par l’artillerie et la puissance aérienne soviétique.

Les Éthiopiens ont prévalu à Harar et ont commencé à repousser systématiquement les somaliens hors de l’Ogaden. En mars 1978, les éthiopiens avaient reconquis la quasi-totalité de la région de l’Ogaden, incitant les somaliens vaincus à renoncer provisoirement à leur revendication sur la région.

Hassan Cher


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared

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