Afrique de l’Est : Les pays arabes du golfe, les terres arables de la corne et la tentative de blocage de l’expansion de l’Iran et de la Turquie.

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From left, Fahd Bin Mahmoud Al-Saeed, Omani Deputy Premier, Sheikh Mohammed bin Rashid Al-Maktoum, Vice President and Prime Minister of the UAE and Ruler of Dubai, the Kuwaiti Emir, Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, Qatar’s Emir, Tamim bin Hamad Al-Thani, Bahrain’s King Hamad bin Isa Al-Khalifa, Saudi Crown Prince Salman Bin Abdulaziz Al Saud and The GCC Secretary General, Dr. Abdullatif bin Rashid Al-Zayani pose for a photograph during a Gulf Cooperation Council summit in Doha, Qatar, Tuesday, Dec. 9, 2014. (AP Photo/GCC Media Center)

Les mouvements de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour étendre leur portée militaire à travers la mer Rouge et le golfe d’Aden ont des objectifs à long terme, les plus importants parmi eux sont la tentative de blocage des progrès de l’Iran et de la Turquie dans une région de plus en plus stratégique dans la lutte entre les Monarchies Arabes et la République islamique, DAECH.

La volonté des deux poids lourds du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de renforcer leurs rôles dans la sécurité régionale s’est intensifiée à mesure que les États-Unis réduisaient leur engagement militaire en tant que protecteur des monarchies arabes dans le Golfe et a encouragé les efforts de l’Iran pour s’affirmer en tant que puissance régionale dominante.

Cette ambition est antérieure au renversement de Shah Mohammad Reza Pahlavi en 1979 et a été affûté après que le président américain Georges W. Bush a écrasé Saddam Hussein pendant l’invasion des Etats-Unis en Irak en 2003.

Ces dernières années, l’Iran a cherché à établir des alliances avec l’Érythrée, le Soudan et d’autres pays de la mer Rouge pour renforcer ses capacités contre deux de ses principaux ennemis, Israël et l’Arabie saoudite, qui ont tous deux un accès naval sur la mer Rouge.

La guerre du Yémen, dans laquelle l’Iran soutient les rebelles Houthi, l’Arabie saoudite et les EAU se battent à endiguer l’influence de Téhéran dans la mer Rouge.

Pour les pays du golfe, l’Iran pourrait également s’offrir des bases navales potentielles à partir desquelles il pourrait menacer les passages du détroit de Bab el Mandeb, la porte Sud de la mer Rouge vers l’océan Indien, comme il a longtemps cherché à faire avec le détroit d’Ormuz, le seul moyen d’entrer et de sortir dans Le Golfe arabe.

La Corne de l’Afrique est particulièrement importante parce qu’elle a un littoral de 2 500 kilomètres qui s’étend du Soudan au Nord, au Sud le Kenya et se trouve à cheval sur la mer Rouge et les routes maritimes du Cap, en Afrique du Sud.

Les craintes du GCC à l’égard de l’hégémonie iranienne se sont fortement accentuées en juillet 2015 avec l’accord nucléaire entre l’Iran et les puissances mondiales dirigées par les Etats-Unis, évolution que les dirigeants du Golfe ont conclu comme un changement dangereux dans l’équilibre du Moyen-Orient.

Conjointement, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis ont établi ou préparent trois bases militaires stratégiquement situées autour de la rive ouest de la mer Rouge et sur le golfe d’Aden.

Le 12 février, le parlement du Somaliland, état autoproclamé depuis 1991, a approuvé l’autorisation de construire une base militaire des forces armées émiratis au port de Berbera, sur le golfe d’Aden.

L’ampleur de cette installation n’est pas claire, mais les Émirats arabes unis avaient déjà une importante base aérienne et navale en Érythrée au port d’Assab, dans la mer Rouge, en vertu d’un accord de 2015, et elle mène des opérations au Yémen.

L’Arabie saoudite finalise un accord pour une base à Djibouti avec le gouvernement de l’ancien territoire français, avec lequel Riyad a signé un pacte de sécurité en 2016.

Djibouti a l’avantage supplémentaire d’être membre de la Ligue arabe et de la «coalition islamique» anti-iranienne composée de 34 états, dirigée par les pays Arabes, annoncée en décembre 2015.

Les États-Unis exploitent leur principale base antiterroriste régionale dans une ancienne installation de la Légion étrangère française. La Chine y construit aussi une base, avec un œil sur son expansion vers l’ouest en Afrique et la sécurisation des routes vitales de l’Océan Indien.

Il y a toutefois des raisons plus larges derrière l’expansion militaire des Etats arabes du Golfe vers une grande alliance de pays sunnites dirigée par l’Arabie saoudite, alors que les États-Unis se retirent.

L’une consiste à isoler la menace islamique de la Somalie, où le mouvement al-Shabab a des liens étroits avec Al-Qaïda, basée au Yémen, dans la péninsule arabique, qui est considérée par les États-Unis comme l’une des ailes les plus dangereuses du groupe terroriste.

L’autre facteur porte sur les réserves alimentaires des pays arabes. « Le CCG, le Conseil de coopération des États arabes du Golfe Arabique, s’intéresse au nord-est de l’Afrique pour son agriculture », a déclaré Stratfor, consultante de sécurité mondiale aux États-Unis, dans une analyse datée du 3 janvier 2017.

« De l’autre côté de la mer Rouge, les États arabes voient des étendues de terres arables qui pourraient nourrir leur peuple ainsi que la main-d’œuvre importante nécessaire pour cultiver cette terre. A cette fin, l’Arabie saoudite a donné la priorité aux investissements agricoles dans la région.

Hassan Cher


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Authored by: Hassan Cher Hared

Hassan Cher Hared